Une chute libre de 20 mètres en kayak

Un kayakiste s'élance dans la chute Saut-à-la-Puce
Photo : ICI Radio-Canada/Maxime Corneau
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les pluies diluviennes de la fin de semaine sont loin d'avoir fait le malheur de tous. Un groupe de kayakistes a profité de la hausse subite de la rivière Saut-à-la-Puce, à Château Richer, pour se lancer du haut d'une chute de 20 mètres, un exploit qu'ils réalisent une fois par année depuis 3 ans.
« C'est Noël », lance Charles Arseneault, tout sourire. Le kayakiste dans la vingtaine vient de se jeter du haut du monstre. Il avoue que la cascade n'est pas à la portée de tous.

la chute Saut-à-la-Puce est d'une hauteur de 67 pieds
Photo : ICI Radio-Canada/Maxime Corneau
« Ça prend des kayakistes de classe 5, qui ont déjà vécu l'aspect vertical », dit-il. Il explique que le défi d'un tel saut est de manœuvrer pour que l'embarcation pénètre dans l'eau avec l'angle parfait. Si le bateau tombe à plat, l'athlète peut se briser le dos. S'il tombe à l'envers, les conséquences peuvent être tout aussi majeures.
« Tout dépendamment de la ligne que va avoir le kayakiste, ça peut être un très bon impact, j'ai quelques cicatrices qui en témoignent », lance Emrick Blanchette, un autre membre du groupe d'athlètes nommé Québec Connection.
Il y a deux ans, lors de sa première descente de la chute, Emrick avait reçu sa pagaie en plein visage, ce qui lui laisse aujourd'hui une cicatrice sous le nez.
C'est précisément pour cette raison que plusieurs athlètes lancent leur pagaie lors de la chute. Ils doivent donc esquimauter, soit redresser leur kayak, sans pagaie après l'atterrissage.

Emrick utilise un drone pour filmer les exploits de son groupe
Photo : ICI Radio-Canada/Maxime Corneau

Billy Thibault sort de la rivière. Sa pagaie s'est brisée dans ses mains lors de l'impact et il s'est blessé au visage. «Ça vaut toujours la peine», lance-t-il.
Photo : ICI Radio-Canada/Maxime Corneau
La cascade ne se réalise toutefois pas sans prévention. Des secouristes encordés sont postés en amont et en aval de la chute, et des kayakistes restent à l'eau, prêts à réagir.
Un coordonnateur muni d'une radio assure aussi le déroulement des sauts. La dizaine de passages dans la chute a pris au total plus de deux heures.
Si plusieurs membres du groupe ont, devant la montée des eaux, demandé congé à leur employeur pour ne pas manquer la crue subite, les autres devront patienter jusqu'à l'année prochaine.
La chute Saut-à-la-Puce n'est praticable généralement qu'une journée par année au moment de la crue printanière et lorsque la pluie gonfle les eaux de la rivière.

Un secouriste coordonne les opérations au bas de la chute
Photo : ICI Radio-Canada/Maxime Corneau