Québec opte pour la stabilité en matière d'immigration

La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement Couillard confirme qu'il n'a pas l'intention d'augmenter sensiblement les seuils d'immigration, du moins à court terme.
La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, opte plutôt pour la stabilité, proposant de hausser légèrement et graduellement les seuils d'immigration au cours des deux prochaines années.
Actuellement, le Québec reçoit quelque 50 000 immigrants par année. Ce nombre passerait à 51 000 au cours des deux prochaines années, puis à 52 500 en 2019.
En mars, le premier ministre Philippe Couillard avait suscité la controverse en affirmant que le Québec devait accueillir désormais 60 000 immigrants par année, pour combler ses besoins futurs de main-d'oeuvre.
Le gouvernement a donc reculé pour privilégier la stabilité, indique le document présentant les orientations retenues quant aux seuils d'immigration pour la période 2017-2019, déposé jeudi par la ministre.
Il s'appuyait sur le fait que l'Institut de la statistique du Québec a calculé que le Québec devrait accueillir au moins 60 000 immigrants par année pour conserver son poids démographique, pour ce qui est de la population en âge de travailler.
Le gouvernement a donc reculé, pour privilégier la stabilité, indique le document présentant les orientations retenues quant aux seuils d'immigration pour la période 2017-2019, déposé jeudi par la ministre.
Le document, qui fera l'objet d'une consultation, contient au total neuf orientations.
On constate que la sélection des futurs Québécois sera dorénavant plus pointue. Au cours des prochaines années, le Québec mettra l'accent sur l'accueil des immigrants de moins de 35 ans, et sera plus que jamais ouvert aux travailleurs qualifiés, particulièrement ceux ayant un statut de travailleur temporaire et pouvant s'exprimer en français. Ceux ayant une formation dans un secteur d'activité où on observe une pénurie auront préséance.
« Ce sont des travailleurs qualifiés haut de gamme, vraiment très stratégiques qui sont recherchés », a commenté la ministre, en ajoutant qu'on cherchait à accueillir de gens qui veulent rester au Québec.
Des jeunes et des francophones d'abord
Une immigration jeune s'intègre plus facilement et rapidement au marché du travail et devrait contribuer à freiner le vieillissement accéléré de la population québécoise, peut-on lire en substance dans le document de consultation préparé par le ministère.
Au minimum, 65 % des nouveaux arrivants devront avoir moins de 35 ans.
Au moins 85 % des adultes issus de la catégorie des travailleurs qualifiés devront connaître le français avant de poser le pied au Québec.
En conférence de presse, la ministre Weil a insisté sur l'importance de diminuer les taux de chômage chez les nouveaux arrivants, toujours beaucoup plus élevés que dans la population en général.
« Je stabilise les volumes. Notre intention au gouvernement, c'est de maintenir cette stabilisation pour bien intégrer. Le taux de chômage est encore trop élevé, trois fois plus élevé », a dit la ministre, reconnaissant qu'il fallait « mieux réussir l'intégration » des immigrants au Québec.
En parallèle, l'offre de francisation des immigrants devrait être améliorée à court terme, et rendue plus souple, en vue de rejoindre des clientèles difficiles à atteindre jusqu'à maintenant, a ajouté la ministre Weil. « La volonté, c'est plus de francisation », a-t-elle dit.