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Travailleurs agricoles exploités à Drummondville : un cas isolé, dit l'UPA

Des travailleurs guatémaltèques récoltent des pommes.

Des travailleurs guatémaltèques récoltent des pommes.

Photo : ICI Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Quatre Guatémaltèques qui ont travaillé dans une ferme de Drummondville en 2012 ont été exploités et abusés par leur employeur. C'est ce que conclut le Tribunal administratif du travail dans un jugement rendu en avril.

Les employés pouvaient travailler jusqu'à 20 heures par jour, sans que tout leur travail soit rémunéré. Ils étaient hébergés dans une remorque de camion inadaptée et non chauffée, un hébergement pour lequel une somme de 45 $ était déduite de leur salaire. 

Leur passeport leur avait également été confisqué afin de les obliger à travailler plus longtemps que ce qui était prévu au contrat.

Un cas isolé, dit l'UPA

L'Union des producteurs agricoles en Estrie assure que ce cas n'est pas représentatif des situations vécues dans d'autres fermes.

« La très grande majorité des producteurs qui utilisent des travailleurs étrangers font en sorte qu'ils soient bien logés et ils ont intérêt à ce qu'ils reviennent les années subséquentes. Ce sont des travailleurs absolument essentiels à la survie de leur entreprise. »

— Une citation de  François Bourassa, président de l'UPA Estrie

Dans ce cas-ci, les travailleurs « auraient dû porter plainte bien avant. Par contre, ce sont souvent des gens qui ne sont pas très revendicateurs à cause de la barrière de la langue, entre autres. Ils viennent ici pour travailler et gagner des sous », admet M. Bourassa.

Ce dernier rappelle qu'il existe un programme où les fermes sont inspectées avant de recevoir des travailleurs étrangers afin de s'assurer que tout est conforme aux normes établies. « Les fermes qui ne respectent pas les règles ne font pas affaire longtemps avec un centre d'emploi », soutient le président de l'UPA Estrie.

Les travailleurs lésés ont obtenu un dédommagement de 6000 $ à titre de dommages moraux et punitifs. La ferme fautive a fermé ses portes depuis.

Une situation rare, mais tout de même inacceptable selon la FERME

La Fondation des entreprises en recrutement de main-d'oeuvre agricole étrangère (FERME) déplore le mauvais traitement subi par ces travailleurs guatémaltèques lors de leur séjour au Québec

Elle estime qu'il s'agit d'une situation exceptionnelle, mais qui reste tout de même inacceptable.

« Il y a 9000 travailleurs agricoles qui viennent au Québec année après année, et 90 % de ces travailleurs reviennent année après année », souligne le directeur général de la FERME, Denis Hamel. « Ils sont redemandés par leur employeur et, eux, reviennent chez le même employeur. On peut dire de façon très très générale, de façon large, les conditions de travail sont bonnes. Les mauvais traitements sont inadmissibles, mais hélas, comme on l'a vu dans cette cause-là, ça arrive. Ce sont des cas isolés qu'on déplore autant que la population générale. »

Depuis 2012, la Fondation a mis en place une entente avec la Commission des normes du travail, qui oblige tout nouvel employeur à recevoir la visite d'un inspecteur de la Commission, à titre préventif. Les travailleurs étrangers reçoivent également, dès leur arrivée à l'aéroport de Montréal, une formation de 30 minutes sur les lois québécoises du travail et leurs recours possibles.

Le député caquiste de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, s'est également dit « consterné que de telles pratiques puissent avoir lieu au Québec, dans sa région ».

En Estrie, au cours de l'été 2016, une trentaine d'entreprises emploieront entre 120 et 150 travailleurs étrangers provenant principalement du Mexique et du Guatemala.

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