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Sommet des Amériques : le mouvement altermondialiste 15 ans plus tard

Des manifestants devant le périmètre de sécurité au Sommet des Amériques

Des manifestants devant le périmètre de sécurité au Sommet des Amériques

Photo : La Presse canadienne / TOM HANSON

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Lors du Sommet des Amériques, il y a 15 ans, 34 chefs d'État étaient réunis à Québec dans le but de créer une Zone de libre-échange des Amériques : la ZLEA. Si le maire de Québec de l'époque, Jean-Paul L'Allier, y voyait une occasion d'obtenir une « visibilité extraordinaire », sa ville est plutôt devenue un champ de bataille entre les policiers et les groupes altermondialistes.

Maxim Fortin était l'un de ces citoyens qui ont pris la rue d'assaut lors des manifestations d'avril 2001. Celui qui termine aujourd'hui son doctorat en sciences politiques parle de l'altermondialisme comme du « mouvement des mouvements » pour expliquer sa popularité de l'époque.

« C'était un traité [la ZLEA] qui menaçait les intérêts de plusieurs groupes de travailleurs, groupes ethniques et de communautés à travers le monde », explique-t-il. Selon lui, le mouvement altermondialiste devenait donc « le point de convergence pour de nombreuses luttes ».

Plus de 400 personnes ont été arrêtées lors du Sommet des Amériques à Québec
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Plus de 400 personnes ont été arrêtées lors du Sommet des Amériques à Québec

Photo : La Presse canadienne / RYAN REMIORZ

Le traité, développé depuis 1999, avait une très large visée, selon André Drainville, professeur titulaire en sociologie à l'Université Laval. Ce dernier cite en exemple le fait qu'une compagnie aurait pu, selon la ZLEA, contester le monopole de l'état canadien sur le système de santé.

« C'était d'assembler une société qui accepte la place du marché, qui accepte la financiarisation de la vie quotidienne », résume le spécialiste.

Où en est la ZLEA?

Les 34 chefs d'État réunis à Québec
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Les 34 chefs d'état réunis à Québec

Photo : La Presse canadienne / FRED CHARTRAND

Les négociations du traité lui-même ont été abandonnées en 2005. Or, selon André Drainville, les visées de la ZLEA sont toujours bien présentes dans les relations internationales.

« La ZLEA n'est plus à l'ordre du jour, mais ses efforts de constitution d'une société civile qui accepte la réglementation du marché, ça, ça continue », estime le professeur.

André Drainville souligne par exemple la signature récente du Partenariat transpacifique, un accord qui atteint certains objectifs de la Zone de libre-échange des Amériques.

Maxim Fortin constate le même phénomène. Le doctorant explique que les gouvernements utilisent de « nouvelles tactiques » de moindres envergures que la ZLEA, mentionnant par exemple des ententes de commerces bilatérales entre deux pays pour le commerce de certains produits.

Qu'est devenu le mouvement altermondialiste?

Gaz lacrymogène lancé sur la foule lors d'une manifestation
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Gaz lacrymogène lancé sur la foule lors d'une manifestation

Photo : La Presse canadienne / TOM HANSON

Le mouvement politique n'a plus la vigueur qu'il avait au début des années 2000 constate Maxim Fortin.

« Il y a eu une crise importante qui s'est développée entre les radicaux et les modérés du mouvement », explique-t-il en parlant de l'après 2001. Selon lui, des mésententes sur les moyens à prendre pour faire passer leurs messages, entres autres le recours à la tactique du Black Bloc, ont créé un « schisme » dans le mouvement.

Or, les valeurs défendues par les altermondialistes sont toujours présentes dans de nombreuses organisations communautaires et groupes sociaux, notamment parce que plusieurs militants travaillent maintenant au sein de ces organisations.

Selon le doctorant, lors de la grève étudiante du printemps 2012, de nombreuses associations étudiantes ont utilisé des techniques de mobilisation et de manifestation développées lors du Sommet des Amériques. Il s'agit pour lui d'une forme de « culture de mobilisation », émanant directement d'avril 2001.

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