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Sam Hamad se retire de ses fonctions de ministre, le temps de l'enquête du commissaire à l'éthique

Le ministre Sam Hamad

Le ministre Sam Hamad

Photo : ICI Radio-Canada

Radio-Canada

Sam Hamad, le président du Conseil du Trésor, se retire de ses fonctions, le temps que le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale mène l'enquête à son sujet, a annoncé le premier ministre, Philippe Couillard, samedi après-midi.

« J'ai confiance en Sam Hamad. Ma confiance en lui n'est pas diminuée par les évènements des derniers jours », a déclaré Philippe Couillard, quelques minutes après la fin des funérailles de Claire Kirkland-Casgrain. L'enquête « confirmera son intégrité » et son départ n'est que temporaire, a ajouté le premier ministre.

Il n'y aura pas de remaniement ministériel; le premier ministre devrait toutefois annoncer sous peu à qui les responsabilités de M. Hamad seront transférées.

Sam Hamad a confirmé dans un communiqué qu'il se retire de ses fonctions afin « d'éviter toute distraction à la poursuite du mandat gouvernemental ». Il a de nouveau réfuté les allégations à son égard - contenues dans le récent reportage de l'émission Enquête - et dit se « questionner sur la place de la présomption d'innocence dans l'espace public ».

« Je ne peux accepter que ce genre de reportage, fondé sur des amalgames non vérifiés, entache ma réputation et remette en question l'honnêteté avec laquelle j'exerce mes fonctions depuis toujours », écrit-il dans le communiqué.

On attaque injustement mon intégrité. Je répète que je n'ai rien à me reprocher et que je n'ai fait que mon travail de ministre.

Une citation de Sam Hamad

Rappelons que le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale a annoncé vendredi qu'il se pencherait sur les révélations de l'émission Enquête au sujet de M. Hamad, montrant l'accès privilégié dont a bénéficié Marc-Yvan Côté auprès de lui alors qu'il était ministre au sein du gouvernement de Jean Charest.

Selon Enquête, des courriels démontrent que Sam Hamad était « une source d'information stratégique » et qu'il faisait avancer au gouvernement les dossiers de Marc-Yvan Côté, alors vice-président du C. A. de Premier Tech, une entreprise de Rivière-du-Loup en quête de subventions. Quant à Marc-Yvan Côté, il s'activait pour récolter du financement politique.

Sam Hamad a réfuté les révélations, mais avait demandé au commissaire à l'éthique de faire la lumière sur cette affaire, à l'instar des partis d'opposition.

Les responsabilités de Sam Hamad à titre de ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes ainsi que celles du président du Conseil du trésor sont conférés temporairement au ministre des Finances, Carlos J. Leitão. Les responsabilités qui avait à titre de ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale sont pour leur part conférés temporairement au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais.

Le retrait n'est pas suffisant, dit l'opposition

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, et le leader parlementaire pour la Coalition avenir Québec, François Bonnardel, exigent que Sam Hamad se retire également du caucus libéral. « Il devrait se retirer du rôle d'élu complètement », estime M. Bonnardel.

Philippe Couillard a précisé que M. Hamad conserverait son statut parce qu'il n'a pas été reconnu coupable. « C'est un peu comme la situation d'un ministre qui serait absent pour maladie, comme Mme (Lise) Thériault récemment. »

Le porte-parole du Parti québécois en matière d'éthique, Bernard Drainville, ne voit pas les choses ainsi. « Il apparente l'intégrité à un congé de maladie. Franchement! », s'indigne-t-il en entrevue à Radio-Canada 

Il (Sam Hamad) se retire, mais il garde sa limousine, ses privilèges et son salaire de ministre, sans faire son travail de ministre. On a l'impression qu'il n'y a aucune sanction. 

Une citation de Bernard Drainville, député du Parti québécois

M. Bonnardel croit pour sa part carrément que l'argent amassé par Marc-Yvan Côté devrait être mis en fiducie, le temps de l'enquête. Il rappelle les nombreux scandales qui ont entaché le Parti libéral du Québec au cours des dernières années et estime que M. Couillard prend la situation un peu trop à la légère. « La perception qu'on envoie au Québécois, c'est que ce n'est pas si grave ce qui s'est passé dans les 15 dernières années au Québec. »

M. Drainville croit quant à lui que l'UPAC doit se saisir du dossier. « Depuis quand le premier ministre était-il au courant? Le bureau du premier ministre sait-il des choses qu'on ne sait pas? »

La co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, dit que Sam Hamad n'avait pas d'autres choix que de se retirer de ses fonctions. Elle dénonce elle aussi le fait que M. Hamad conserve les avantages et privilèges d'un ministre le temps de l'enquête.

Par ailleurs, Françoise David invite le premier ministre du Québec à examiner l'ensemble des comportements de ses ministres pour éviter d'avoir de nouvelles mauvaises surprises. « La confiance du public à l'égard du gouvernement Couillard est ébranlée », a déclaré Mme David, qui croit que « d'autres révélations » risquent d'entacher le Parti libéral du Québec au cours des prochains mois.

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