Allégations d'abus policiers envers des femmes autochtones : la directrice du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or presse Québec d'agir

Plus de 200 personnes ont marché dans les rues de Val-d'Or en solidarité aux femmes autochtones.
Photo : Sandra Ataman
Après avoir entendu des extraits de nouveaux témoignages de femmes autochtones qui allèguent avoir subi des sévices aux mains des policiers, la directrice générale du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, Édith Cloutier, réitère sa demande au gouvernement du Québec pour la tenue d'une commission d'enquête indépendante sur la relation entre les autorités policières et les femmes autochtones.
L'émission Enquête a rassemblé de nouveaux témoignages de femmes autochtones qui allèguent avoir subi des sévices aux mains des policiers. Des extraits du reportage qui sera présenté jeudi soir sur Ici Télé, incitent cependant Édith Cloutier à réitérer sa demande auprès du gouvernement. Cette dernière constate que les femmes de Val-d'Or, en octobre dernier, ont tracé le chemin pour d'autres femmes qui n'auraient pas fait de telles révélations autrement.
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Elle croit également que le gouvernement du Québec devrait aussi s'intéresser à toute l'administration de la justice.
« C'est une évidence qu'elle [cette enquête] est nécessaire. Ça se passe au Québec, dans les villes du Québec. On ne peut pas balayer cette responsabilité-là dans la cour du gouvernement fédéral. Le gouvernement du Québec doit agir en ce sens. »
Par ailleurs, une coordonnatrice d'accès aux services de justice, qui aura pour mandat de soutenir les femmes dans leurs démarches juridiques, entrera en poste au Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or lundi prochain.
Éviter les dérapages sur les réseaux sociaux
L'équipe d'Assaut sexuel secours, de son côté, n'est pas surprise que le reportage d'Enquête diffusé au mois d'octobre ait encouragé d'autres femmes à faire des révélations. L'intervenante communautaire, Judy Lafontaine, s'inquiète cependant d'un dérapage sur les réseaux sociaux. Elle explique que son organisme souhaiterait aider davantage les femmes autochtones qui se disent victimes d'abus.
« Ça fait longtemps qu'on revendique, qu'on veut avoir une intervenante spécifique autochtone, nous, à Assaut sexuel secours, explique-t-elle. Ces événements-là, nous ont aussi amenées à constater les besoins sur le territoire. On est allées rencontrer l'attaché politique du député [d'Abitibi-Est] Guy Bourgeois et on attend toujours des retours. C'est sûr qu'il y a beaucoup de financements qui ont découlé pour les autochtones en milieu urbain — au Centre d'amitié autochtone, pour les logements sociaux. »
« Mais on s'inquiète aussi pour les communautés qui restent toujours dans le silence, dans l'ombre. »