Bilan d'une première année mouvementée au CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue

À gauche, au premier plan, Francis Morel de la FIQ. À droite, Jacques Boissonneault, PDG du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue
Photo : ICI Radio-Canada / Émilie Parent-Bouchard
La première année d'existence du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) d'Abitibi-Témiscamingue a été mouvementée. Bien que la direction assure que la nouvelle structure ait permis de continuer d'offrir un service de qualité à la population, le syndicat des professionnels de la santé clame, de son côté, faire face à un manque de personnel.
Plusieurs dossiers chauds au cours de l'année
La direction du CISSSAT faisait mercredi matin le bilan de la première année d'existence de la nouvelle structure depuis l'entrée en vigueur de la loi modifiant l'organisation et la gouvernance des services de santé.
Le président-directeur général du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacques Boissonneault, reconnaît que l'année a été mouvementée. Il cite notamment les ruptures de services au Témiscamingue, la crise autochtone qui a secoué Val-d'Or cet automne ou encore la remise en question par le Protecteur du citoyen de la qualité des soins offerts au CHSLD Harricana d'Amos.
« Je veux voir des changements dans la façon dont on donne des services aux patients »
Il se dit cependant globalement satisfait de la mise en place de la nouvelle structure de gestion, qui a permis de continuer à offrir des services de qualité équivalente à la population.
Selon M. Boissonneault, maintenant que les structures sont en place, la réorganisation doit se traduire par une amélioration des services à la population. « À la fin de l'année, je veux voir des changements dans la façon dont on donne des services aux patients, aux clients, dans un mode de services davantage intégré et continu. Donc, moins de portes [auxquelles] frapper, plus facile d'accès, moins de confusion et moins de dérapages lorsqu'il y a des incidents », exige-t-il.
Un manque de personnel?
Pour le co-porte-parole de la Fédération interprofessionnelle de la santé (la FIQ), Francis Morel, le niveau de soins à la population a pu être maintenu cette année. L'inhalothérapeute croit cependant que la situation est précaire et que les gestionnaires doivent être plus à l'écoute de leurs effectifs sur le terrain.
« Même si la gouvernance change, au niveau du terrain, les gens essayent de donner les meilleurs soins possible. Sauf que, quand on dénonce des choses, on n'est pas écoutés. Oui, il y a un manque de personnel, mais [la direction vient] de le dire aussi : il y a des coupures. Ils doivent atteindre l'optimisation [...] Quand on roule à moins un, moins deux [employés], c'est sûr que des services ne sont pas donnés. La population paye pour », dénonce M. Morel.
Le CISSS a dû conjuguer avec un manque à gagner budgétaire évalué entre 15 et 16 millions de dollars, dont 5 à 6 millions ont pu être récupérés dans les structures administratives. Le PDG prévoit tout de même être en mesure de déposer un budget équilibré.