Discrimination envers les médecins étrangers : Québec demande des comptes aux facultés de médecine

Ghatfan Shaaban et Manar Alfarra
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les quatre facultés de médecine du Québec, qui refusent plus de 80 % des médecins étrangers souhaitant pratiquer dans la province, devront s'expliquer.
La ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, et le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ont vivement réagi au reportage de Radio-Canada sur les difficultés de médecins syriens à obtenir leur permis de pratiquer au Québec. Les deux ministres doivent rencontrer les doyens « prochainement ».
« Quand je dis prochainement, je veux dire dans les prochains jours », précise Mme David, qui s'est dite touchée par la réponse laconique reçue par le chirurgien Ghatfan Shaaban, dont les 22 demandes pour une place en résidence ont été rejetées, sans explication.
Le médecin syrien et son épouse, l'anesthésiste Manar Alfarra, ont chacun quinze ans d'expérience en France, en Syrie et en Arabie saoudite.
Je pense qu'il faut apporter souplesse, rigueur, professionnalisme, de la transparence et, pourquoi pas, une petite dose d'humanisme aussi dans le processus. Il faut que ce soit équitable et que les médecins qui postulent aient une réponse claire à toutes les questions qu'ils se posent.
De son côté, le ministre de la Santé Gaétan Barrette estime qu'il n'est pas normal que des médecins d'expérience aient à refaire toute leur spécialité ou la sacrifier.
Il ne comprend pas que des spécialistes prêts à faire leur résidence en médecine familiale puissent être refusés, alors qu'il y a encore 67 places vacantes dans cette spécialité, après le premier tour.
« C'est un peu étonnant, ces gens n'arrivent pas de la planète Mars, ils arrivent d'un pays qui a une médecine comparable à celle du Québec », s'est étonné le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.
« S'il n'y a pas de point d'achoppement inconnu et non divulgué, a-t-il poursuivi, ces gens-là ont certainement la connaissance de base suffisante pour entrer dans le programme de résidence, s'il y a de la place. Et là, on a des places non comblées et on leur dit non, sans explication? »
Je peux vous dire, j'ai parlé à mes collègues, dont Mme David à l'Enseignement supérieur, et on va poser des questions.
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