Un nouveau sel de déglaçage expérimenté dans les rues de Montréal

Des rues et des trottoirs bleus à Montréal
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les Montréalais auront peut-être remarqué que les rues et les trottoirs de la ville prennent une teinte bleue ou verte, cet hiver, à la suite du passage des employés municipaux qui épandent des fondants et des abrasifs. Montréal expérimente présentement des produits avec lesquels elle espère améliorer l'efficacité des 150 000 tonnes de sels de déglaçage qu'elle utilise sur ses artères chaque année.
Les produits utilisés sont faits à base de chlorure de magnésium liquide. « Ce sont de gros morceaux de sel de table enrobés de chlorure de magnésium avec un peu de sucre et du colorant », explique le professeur en chimie de l'environnement à l'Université de Montréal Sébastien Sauvé. Il n'y a rien de très nocif là-dedans. »
Une fois humidifié avec le chlorure de magnésium, le sel agirait plus rapidement. Il serait aussi plus collant et aurait tendance à demeurer plus longtemps sur la chaussée, même lorsque les véhicules roulent dessus.
Le professeur Sauvé souligne que l'utilisation de ces produits diminuerait la quantité de sel nécessaire de 10 % à 30 %. Il y voit un bénéfice pour l'environnement. « L'impact environnemental est quand même significatif sur la consommation d'essence, sur les camions, sur la quantité de voyages à faire pour le sel », illustre Sébastien Sauvé.
La Ville ne sait toutefois pas si son initiative aura un véritable effet, comme le souligne son porte-parole, Philippe Sabourin. « La question est à l'étude. Nous souhaitons vérifier si, en optimisant l'efficacité des produits de déglaçage épandus, ces techniques permettent de réduire les taux d'application et donc les quantités de contaminants qui pénètrent dans l'environnement. »
Selon le conseiller municipal et porte-parole de Projet Montréal en matière d'environnement, Sylvain Ouellet, l'utilisation de ce type de sels est aussi avantageuse pour les infrastructures. « Il y a une étude canadienne qui a démontré que, pour chaque dollar de sel qu'on met sur nos routes, nous nous retrouvons avec une facture de cinq dollars de dégradation de nos infrastructures souterraines », soutient-il. Il rappelle toutefois que la majorité du sel utilisé à Montréal n'est pas humidifié.
Il appelle d'ailleurs la Ville à mesurer plus adéquatement les quantités déposées sur les rues et les trottoirs. Il cite l'exemple de certains pays scandinaves. « Eux, directement sur le chasse-neige, il y a ce qu'on appelle une roue inclinée. Cette roue est capable de mesurer en temps réel si la route est glissante et ils peuvent ajuster automatiquement la quantité de sel », indique le conseiller.
Montréal épand en moyenne 150 000 tonnes de sels et 34 000 tonnes d'abrasifs chaque hiver.
Au cours des dernières années, des produits à base de betteraves ont aussi été testés sur les routes, mais les résultats se sont avérés peu concluants.