Daoust menace de suspendre les permis de conduire des chauffeurs d'Uber

Le ministre Daoust dans une mêlée de presse à Québec
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Le ministre des Transports, Jacques Daoust, a évoqué mardi la possibilité de suspendre les permis de conduire des chauffeurs qui utilisent l'application Uber en contravention des lois québécoises.
M. Daoust a affirmé qu'il a l'intention de mettre en place des sanctions plus sévères si les règles actuelles ne permettent pas de rétablir l'ordre dans l'industrie du taxi.
La semaine dernière, malgré une demande du ministre Daoust, Uber a refusé de se conformer aux lois et règlements qui encadrent le secteur du taxi au Québec.
Au moment où un représentant d'Uber était entendu en commission parlementaire, jeudi dernier, M. Daoust avait accusé l'entreprise de contester les amendes de ses chauffeurs et de remplacer leurs véhicules lorsqu'ils sont saisis par les autorités.
Lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, mardi, M. Daoust a constaté que la suspension des permis de conduire est un recours qui ne pourrait pas être contourné par Uber.
« Éventuellement, s'il faut qu'on aille là, on ira là. Parce que Uber ne peut pas remplacer les permis de conduire. Ils peuvent toujours rembourser l'amende, mais ils ne peuvent pas remplacer les permis de conduire. Si je dois aller là, j'irai. »
M. Daoust a cependant exprimé l'espoir que le gouvernement n'aura pas à recourir à des pénalités excessives pour rétablir l'ordre.
« Je ne veux pas de pénalités excessives, mais je veux être capable de faire appliquer les règles », a-t-il dit.
Constatant le refus d'Uber de se conformer à la loi malgré son appel de la semaine dernière, M. Daoust n'a pas voulu dire s'il admettra les propositions d'Uber, après le dépôt d'un projet de loi éventuel qui réviserait le cadre de l'industrie du taxi.
Informations fiscales demandées à Uber
M. Daoust a affirmé qu'il s'attendait, mardi, à une réponse de l'entreprise, à qui il a demandé de produire les informations fiscales sur ses activités et celles de ses chauffeurs.
« Je m'attends à avoir des nouvelles au cours des prochaines heures, j'aimerais ça en avoir aujourd'hui », a-t-il dit.
En début de soirée, mardi, le cabinet de M. Daoust a indiqué que l'entreprise n'avait pas encore répondu à la demande du ministre.
La députée péquiste Martine Ouellet a affirmé que le gouvernement doit faire suspendre les activités illégales de l'entreprise.
Mme Ouellet a salué la demande de M. Daoust d'obtenir les informations fiscales d'Uber.
Selon la députée péquiste, le gouvernement doit également s'intéresser à la tarification, pour s'assurer que l'entreprise respecte les tarifs fixés par les autorités réglementaires.
« Si on veut avoir une concurrence qui est loyale, il faut que ce soit équitable pour l'ensemble des joueurs », a-t-elle dit.