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Un accord historique pour la protection des forêts canadiennes

Un ours péchant dans la forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique

Un ours péchant dans la forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique

Photo : La Presse canadienne / JONATHAN HAYWARD

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Après 20 ans de désaccord et de conflit, le gouvernement de la Colombie-Britannique a conclu un accord avec plus de 20 Premières Nations et les professionnels des industries locales pour protéger la quasi-totalité de la forêt pluviale du Grand Ours, la Great Bear Rainforest. Ce modèle pourrait être appliqué ensuite au reste du pays.

Un texte de Anne-Diandra LouarnTwitterCourriel

D'une surface de 3,6 millions d'hectares, la Great Bear Rainforest s'étire de la côte sud de la Colombie-Britannique jusqu'à l'Alaska et abrite des arbres millénaires ainsi qu'une biodiversité riche. Elle représente la plus vaste étendue de forêt humide tempérée de la planète qui soit encore intacte.

Grâce à l'entente conclue, 85 %, soit 3,1 millions d'hectares, de la forêt du Grand Ours sont désormais interdits à l'exploitation arboricole. Les 15 % de forêt restant, soit 550 000 hectares, sont soumis aux normes les plus strictes en Amérique du Nord en matière d'exploitation forestière commerciale.

« Cet accord pour la forêt du Grand Ours constitue l'un des plans d'aménagement forestier les plus solides à cette échelle sur la planète. »

— Une citation de  Valerie Langer, directrice des campagnes sur les forêts, ForestEthics

La première ministre britanno-colombienne Christy Clark voit dans cet accord la preuve « que la province est une pionnière au pays pour montrer comment intégrer les Premières Nations dans l'économie tout en leur permettant de poursuivre leur mode de vie durable ».

Le ministre des Forêts, des Terres et des Ressources naturelles Steve Thomson, précise toutefois qu'une réglementation doit désormais découler de cet accord pour le transformer en mesures concrètes « dès que possible ».

Ouvrir la voie pour le Québec et l'Ontario

Greenpeace Canada, qui a soutenu la procédure de ratification aux côtés des organismes ForestEthics Solutions et Sierra Club BC, mais aussi avec cinq compagnies forestières, estime que le chemin est maintenant pavé pour le reste du territoire canadien.

« J'ai bon espoir que ce qui a été accompli pour la forêt du Grand Ours puisse également être réalisé pour la forêt boréale, particulièrement au Québec et en Ontario. »

— Une citation de  Nicolas Mainville, responsable de la campagne sur les forêts chez Greenpeace Canada

Nicolas Mainville, qui est responsable de la campagne sur les forêts chez Greenpeace Canada, souhaite farouchement que cette entente, qu'il juge ambitieuse, « serve de modèle pour d'autres régions forestières ».

« Passer du conflit à la collaboration est le meilleur moyen de trouver des solutions viables pour les forêts, les communautés, les peuples autochtones et l'industrie forestière », a-t-il également déclaré par voie de communiqué, en référence à plusieurs mouvements de révolte écologique survenus dans la région depuis les années 1990.

L'aboutissement d'une décennie de discussions

La forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique est la plus grande forêt de ce type encore intacte au monde.
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La forêt pluviale du Grand Ours en Colombie-Britannique est la plus grande forêt de ce type encore intacte au monde.

Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward/Canadian Press

Il y a 20 ans environ, plusieurs militants s'étaient enchaînés aux arbres de la région de Clayoquot Sound pour protester contre les coupes à blanc.

Ces images d'une « guerre des bois » avaient alors fait le tour du monde. Des opérations de blocage et de boycottage ont également été organisées pendant plusieurs années.

En 2000, une coalition réunissant les compagnies forestières concernées et des groupes environnementaux a vu le jour pour tenter de résoudre le conflit.

Les exploitations forestières ainsi que les opérations de boycottage ont alors cessé en 2001 et des discussions entre le gouvernement britanno-colombien et des représentants autochtones ont été entamées. 

Il faudra attendre 2006 pour qu'un projet d'accord avec toutes les parties concernées émerge, puis une autre décennie de discussions pour aboutir à une ratification.

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