Les succès de l'asclépiade mettent de la pression sur les agriculteurs
L’asclépiade
Photo : ICI Radio-Canada
L'asclépiade et ses propriétés multiples sont source d'innovation. Cette semaine, l'entreprise Encore 3 présentait une solution à base de cette plante en cas de déversement d'hydrocarbures. Or, la réussite entrepreneuriale présente un bémol : elle met une grande pression sur les agriculteurs qui cultivent la vivace.
« Ça nous prend tant d'hectares de plus » : cette phrase, le président de la coopérative Monark, Daniel Allard, l'a entendu à maintes reprises.
En 2013, la coopérative s'est fixé comme objectif de cultiver 100 hectares par année pendant 10 ans, espérant ainsi avoir mille hectares en production d'ici 2023. « Maintenant, ce qu'on m'indique, c'est que l'an prochain, on aurait besoin de 3000 hectares, dit Daniel Allard. C'est vraiment une grande pression sur les producteurs agricoles », ajoute-t-il.
La fibre d'asclépiade regorge de propriétés : elle peut notamment servir d'isolant thermique, d'absorbant pétrolier et a des propriétés permettant l'insonorisation de panneaux. Toutes ces caractéristiques font que la plante est de plus en plus prisée.
« Chaque fois qu'un producteur prend un contrat, il y a deux familles qui vont vivre de sa réussite grâce à la transformation. »
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Le président de la Coopérative Monark souhaite voir plus d'agriculteurs de la Mauricie se lancer dans la culture de l'asclépiade pour pouvoir répondre à la demande plus aisément.
« Ce qu'on veut, ce sont des agriculteurs innovants, capables de conduire une bonne régie de culture et de livrer la marchandise », dit-il.
Les producteurs doivent avoir une autre vertu : la patience. « On sait que si on implante ça au printemps, on s'attend à une récolte environ deux ans et demi plus tard ». Il n'en demeure pas moins que l'attente en vaut la peine selon Daniel Allard : « Une fois que c'est commencé, c'est une plante qui peut être là presque à perpétuité », dit-il.
La toute première usine de transformation d'asclépiade, consacrée à la fabrication d'absorbants pétroliers, a été implantée en 2015. Au moment d'en faire l'annonce, l'entreprise Encore 3 estimait pouvoir créer 200 emplois par 1000 hectares d'asclépiade récoltés.
Avec la collaboration de Marie-Pier Bouchard.