Le parcours magique de Laurent Duvernay-Tardif

Le garde des Chiefs de Kansas City Laurent Duvernay-Tardif de retour à Montréal
Photo : Radio-Canada
Le joueur de ligne offensive des Chiefs de Kansas City Laurent Duvernay-Tardif est de retour au Québec après une saison forte en émotions. Nous l'avons rencontré à son gymnase favori.
Passer du stade des Chiefs où 80 000 partisans s'époumonent à un gymnase feutré de Montréal, c'est presque un dépaysement. Pour Laurent Duvernay-Tardif, le changement est bienvenu.
« Ça fait du bien. À part pour la météo! De revenir, de pouvoir parler français, de voir les amis, ça fait vraiment du bien. »
La deuxième saison de l'athlète originaire de Mont-St-Hilaire est une réussite. Dès le premier match, il était membre de la formation partante au poste de garde à droite, celui qui doit, entre autres, protéger le quart-arrière. Il y est resté pendant trois rencontres avant que l'entraîneur Andy Reid le remplace par Zach Fulton.
Mais à la septième semaine, après la cinquième défaite d'affilée des Chiefs, Reid a utilisé à nouveau Duvernay-Tardif comme partant. Kansas City a alors entrepris une série de 10 victoires de suite.
Duvernay-Tardif avait été repêché au 200e rang en 2014. Son ascension dans la puissante NFL n'est pas banale.
« Je me rappelle quand je suis arrivé, j'étais considéré comme le Frenchman qui ne savait pas vraiment jouer au football. Puis maintenant, je suis le doctor qui est sur la ligne et qui sait faire de bonnes performances constantes. »
L'appellation du doctor vient du passe-temps de Duvernay-Tardif pendant la saison morte. Il se change les idées en étudiant la médecine.
Il se donne une petite pause bénéfique de deux semaines et reprendra ensuite le collier en médecine interne à l'Hôpital général de Montréal. Un moyen pour lui de rester humble et terre-à-terre dans le richissime monde des joueurs de la NFL.
« Revenir sur les bancs d'école à l'hôpital, être l'étudiant qui doit rester tard pour faire les derniers travaux et finir les journées, ça aide à mettre les choses en perspective puis à se dire qu'il y a toujours quelque part où on commence au bas de l'échelle. »
La fameuse commotion cérébrale
Le colosse de quelque 136 kg (300 lb) est maintenant remis d'une commotion cérébrale subie à son premier match éliminatoire, le 9 janvier contre Houston.
Comme il a commencé à jouer à un âge avancé, il peut encore tempérer l'impact de cette commotion. Par exemple, lorsqu'il était de la formation des Redmen à l'Université McGill, il ne prenait part qu'à un seul entraînement par semaine et à huit matchs par saison.
« Oui, c'est alarmant. Est-ce qu'on arrête de jouer pour ça? Je n'ai pas été beaucoup exposé aux contacts. Donc, je crois qu'une commotion cérébrale, bien que ce soit important et majeur comme impact, je crois que j'ai plus d'avantages et de bénéfices à jouer au football que de me retirer. »
Laurent Duvernay-Tardif entame à l'automne une troisième année d'un contrat de quatre ans. Il doit retrouver les Chiefs en avril pour un camp d'entraînement préliminaire. Pour le vrai camp préparatoire, ça ira à la mi-août. Ses objectifs de carrière commencent à se préciser.
« Le Pro Bowl (match des étoiles de la NFL) ou renégocier un nouveau contrat avec les Chiefs. Mon but ultime demeure d'avoir du plaisir à faire ce que je fais. »
Comme ce sera le Super Bowl entre la Caroline et Denver dans quelques jours, nous avons pensé que les conseils du pro seraient appréciés.
« Une victoire de Caroline, je dirais... 30-21. »
Par souci d'objectivité, sachez que comme les Chiefs et les Broncos jouent dans la même division, Laurent Duvernay-Tardif n'aime pas beaucoup Denver.