De Beers ne soumet pas toutes ses évaluations environnementales au gouvernement

Des diamants de la mine Victor de De Beers près d'Attawapiskat dans le Grand Nord de l'Ontario
Photo : CBC
L'entreprise De Beers n'a remis au gouvernement que la moitié des évaluations environnementales de sa mine de diamants Victor depuis les sept dernières années, selon une enquête de 18 mois de l'organisme environnemental Wildlands League, affilié à la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP).
En vertu du permis d'exploitation de la mine, De Beers doit procéder à des évaluations environnementales tous les ans et remettre les données à la province.
Toutefois, le rapport intitulé Circulez, rien à voir indique que la minière aurait soumis les données de seulement quatre des neuf stations d'analyses des rivières et des lacs avoisinants dans la région d'Attawapiskat. Les cinq stations dont les informations auraient été retenues par De Beers sont en aval des cours d'eaux, un endroit habituellement associé à une plus forte concentration de polluants.
Selon la porte-parole de Wildlands League, Anna Baggio, la région serait donc beaucoup plus contaminée au méthylmercure, un composé toxique pour la faune, qu'avouerait l'entreprise.
« Notre enquête a démontré que le système d'auto-évaluations environnementales des minières est un échec. »
De Beers nie
La minière réfute les allégations de Wildlands League, indiquant dans un courriel que l'entreprise a bel et bien soumis les évaluations nécessaires au ministère de l'Environnement et de l'action en matière de changement climatique.
Le ministère ontarien se dit pour sa part satisfait des résultats d'analyse reçus par De Beers, bien qu'incomplets.
« Les prélèvements d'eaux effectués par De Beers sont conformes aux critères provinciaux et fédéraux. »
Kate Jordan, porte-parole au ministère, ajoute que la minière sud-africaine travaille toujours à améliorer le bilan environnemental de sa mine de diamants.
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Système à revoir?
Selon Anna Baggio, l'autosurveillance des minières est insuffisante pour protéger l'environnement. La province doit maintenant obliger des évaluations indépendantes, insiste-t-elle, avant de permettre une expansion de sa production, comme le prévoit De Beers.
La situation est d'autant plus importante, selon elle, puisque la mine Victor est la première en exploitation dans la région. « Si le gouvernement ne peut pas superviser efficacement un seul projet, comment peut-il surveiller le développement du Cercle de feu? »