La Turquie frappe encore à la porte de l'Union européenne

Le ministre turc des Affaires étrangères Volkan Bozkir
Photo : Francois Lenoir / Reuters
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un nouvel épisode du long feuilleton de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) a commencé lundi.
Les négociations commencées en 2005 entre Ankara et l'UE ont connu des hauts et des bas sans jamais aboutir à un accord. Or, la guerre en Syrie et la crise des réfugiés ont rendu plus pressant le retour du pays à la table des négociations.
C'est que l'Union européenne espère une meilleure collaboration de la Turquie dans la crise des migrants pour qu'elle soit moins perméable au passage des réfugiés en Europe.
De plus, l'UE voudrait qu'Ankara combatte avec plus de conviction l'organisation armée État islamique (EI), qui sévit en Syrie, et qu'elle mette fin à au trafic de pétrole de l'EI qui passe par son territoire. La Turquie a d'ailleurs été accusée par la Russie de profiter de ce trafic.
« Revitalisation »
Pour le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, l'ouverture des discussions sur la politique économique et monétaire est un signe de la « revitalisation du processus d'adhésion » à l'UE.
Selon le représentant de la Turquie, le ministre des Affaires étrangères Volkan Bozkir, il s'agit d'un « pas important dans notre adhésion après près de deux ans d'impasse ».
Le chapitre ouvert lundi est le quinzième à l'être sur un total de 35 devant être négociés pour ouvrir la voie à une adhésion de la Turquie.
Le vent semble favorable pour une adhésion du pays. Même la chancelière allemande, Angela Merkel, jusqu'alors farouchement opposée à cette adhésion, a changé son fusil d'épaule.
Cependant, les Européens insistent sur la correction de « certains manquements » d'Ankara, citant l'indépendance de la justice, la liberté d'expression et des médias.
Une aide de trois milliards d'euros
L'UE a promis une aide de 3 milliards d'euros au gouvernement turc afin d'améliorer l'accueil des réfugiés syriens et irakiens sur le sol turc et pour renforcer les patrouilles en mer Égée et rapatrier les migrants économiques illégaux.
« La crise des réfugiés et le terrorisme nous montrent que nous sommes sur le même continent, que nous affrontons les mêmes défis. Plus nous développerons des politiques communes, mieux ce sera », a déclaré la porte-parole de la diplomatie européenne Federica Mogherini lors d'une conférence de presse.
Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters