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Un accord historique sur le climat est adopté à Paris

Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Laurent Fabius,  président de la conférence de Paris et ministre des Affaires étrangères de la France, et François Hollande, président français, célèbre la conclusion d'un accord sur le climat.

Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Laurent Fabius, président de la conférence de Paris et ministre des Affaires étrangères de la France, et François Hollande, président français, célèbre la conclusion d'un accord sur le climat.

Photo : La Presse canadienne / Francois Mori

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Après près de deux semaines de tractations intenses, les 195 États réunis à Paris ont accepté sans objection samedi soir un accord « historique » sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES), au terme de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP21.

Paris, ville des révolutions, vient de vivre « la plus belle et sa plus pacifique des révolutions », a réagi le président François Hollande après l'adoption de l'accord.

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de maintenir la hausse des températures « bien en deçà de 2 degrés » par rapport à l'ère pré-industrielle, et même d'essayer de rester sous la barre de 1,5 degré.

C'est la première fois que tous les pays s'entendent sur cet enjeu, alors que depuis plus de 20 ans, l'ONU tente en effet de les convaincre de se concerter pour réduire leurs émissions, qui contribuent au réchauffement de la planète, selon le consensus scientifique.

« Oui, le 12 décembre reste une grande date pour la planète, a déclaré M. Hollande à la plénière finale samedi soir après l'adoption du texte.

« À Paris, il y a bien des révolutions depuis des siècles, mais aujourd'hui, c'est la plus belle et la plus pacifique des révolutions, la révolution pour le changement climatique. Vive les Nations unies! Vive la planète! Et vive la France! »

— Une citation de  Françcois Hollande, président de la France

Le Canada a rapidement salué l'adoption de l'accord. Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a notamment déclaré qu'il fallait « ramener cet esprit de Paris au Canada pour que Paris soit un début. »

L'accord conclu représente un tour de force pour le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui présidait la Conférence.

À la surprise générale, au début d'une plénière attendue depuis le début de la journée et qui tardait encore pourtant à se mettre en branle, M. Fabius, a invité la COP21 à adopter le document, tout à fait banalement et sans aucune objection. Il a ainsi signé sa victoire, devant l'assemblée qui l'a ensuite acclamé.

« Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection. L'Accord de Paris pour le climat est accepté », a-t-il déclaré avant d'être enterré sous les applaudissements.

Des clameurs et des applaudissements ont résonné partout dans les vastes hangars du Bourget, l'aéroport qui accueille la conférence. Même dans l'immense salle de presse, des journalistes ont poussé des cris et applaudi à l'annonce de l'adoption.

Ovation spontanée, à Paris, lors de l'annonce de la conclusion d'un accord sur la climat par Laurent Fabius.

C'est une grande victoire pour la diplomatie française qui voulait à tout prix éviter l'échec de la conférence précédente à Copenhague en démontrant que les négociations multilatérales peuvent fonctionner.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rendu hommage à M. Fabius devant toute l'assemblée des délégués samedi soir. « C'est un succès monumental pour les peuples et la planète », a-t-il lancé.

Un accord de la dernière chance

Mais c'est aussi une victoire pour la diplomatie canadienne du jeune gouvernement Trudeau, qui y a fait un de ses premiers tours de piste, qui a joué sa partie et qui voulait marquer une rupture avec le précédent gouvernement Harper hostile à ce genre d'exercice.

La ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, avait même été choisie comme facilitatrice pour rapprocher les parties par Laurent Fabius.

Samedi soir, peu après l'acceptation de l'accord, tandis que la plénière se poursuivait, la porte-parole de la ministre a fait savoir qu'elle était « aux anges » devant l'issue de ce sommet fatidique.

L'accord de 31 pages qui entrera officiellement en vigueur en 2020 comportait pourtant de sérieux écueils qui ont mené à la confection de plusieurs ébauches.

Mais samedi, une journée après l'échéance prévue de vendredi, autant Laurent Fabius que François Hollande et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avaient exhorté les délégués à adopter l'accord, un accord « historique » selon eux, un accord de la dernière chance, en insistant sur l'urgence d'agir.

En cas d'échec, « les citoyens du monde, nos enfants ne le comprendraient pas, et je crois, ils ne le pardonneraient pas », avait affirmé M. Fabius en plénière samedi midi.

Le président François Hollande pour sa part affirmé que « l'Histoire est là » et qu'il fallait saisir cette chance.

« Le 12 décembre peut être un accord historique et une grande date pour l'humanité. Il est rare d'avoir dans une vie l'occasion de changer le monde. Vous l'avez. Saisissez là.  »

— Une citation de  Françcois Hollande, président de la France

Les États-Unis, la Chine et le Venezuela satisfaits

En soirée après l'adoption, même des pays comme la Chine et les États-Unis qui ont été des négociateurs pugnaces ont par la suite vanté l'accord. Par la voix de son porte-parole en plénière, la Chine a dit que l'accord était « juste et équitable ».

Le secrétaire d'État des États-Unis, John Kerry a d'abord félicité la France. Puis il a dit que cet accord « permettra d'assurer la transition vers une économie mondiale propre et d'empêcher les conséquences les plus dévastatrices des changements climatiques ».

Le président américain Barack Obama a salué samedi un accord « fort et historique » et a estimé qu'il constituait la meilleure chance de « sauver la seule planète dont nous disposons » contre la menace du réchauffement climatique.

« Aujourd'hui, le peuple américain peut être fier parce que cet accord historique est un hommage au gouvernement américain », a déclaré le président, avant d'ajouter que la conférence de Paris démontrait ce qu'il est possible d'accomplir lorsque le monde affiche son unité.

Le Venezuela, un producteur pétrolier dont l'obstruction était redoutée, s'est pourtant lui aussi joint au concert d'éloges. « Nous reviendrons de Paris plein de vie et d'espoir, a dit sa représentante pendant la plénière. Nous sommes prêts à appuyer l'accord et appuyer ses responsabilités. »

L'entente a conservé l'objectif de contenir bien en deçà de deux degrés Celsius l'augmentation de la température moyenne, mais aussi de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 degré, ce qui « réduit significativement les risques des impacts liés aux changements climatiques », a indiqué M. Fabius en s'adressant en plénière aux délégués, dans l'enceinte du Bourget.

Il faut « tout faire même pour être à 1,5 degré, parce que c'est notre responsabilité, parce que c'est l'enjeu décisif, parce qu'un réchauffement qui irait au-delà pourrait gravement atteindre les équilibres de la planète », a soutenu peu après le président François Hollande, qui a mis tout son poids dans la balance pour convaincre les délégués, lui qui joue son prestige et celui de son pays pour éviter un échec.

Le Canada voulait un accord robuste et contraignant

Le Canada s'était d'ailleurs rallié à de petits États insulaires afin que l'objectif de 1,5 degré soit retenu.

« L'accord est ambitieux, juste, équilibré, et reflète la position des parties, a déclaré M. Fabius. Il contient les principales avancées dont beaucoup pensaient qu'elles seraient impossibles à obtenir. Il est différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. »

Tout au cours de ces longues négociations, la ministre canadienne Catherine McKenna avait d'ailleurs plaidé en faveur d'un accord « robuste ». Le Canada recherchait justement un accord contraignant et durable pour toutes les parties, avec l'obligation juridique pour chaque pays de soumettre une cible.

Mme McKenna s'était déjà réjouie de « l'engagement à augmenter progressivement » ces cibles tous les cinq ans, ainsi que l'engagement « à la transparence dans le processus de rapport et d'examen de chaque pays ».

Mais il n'y a pas d'indication sur la date de la première révision des engagements des pays et rien sur la révision des efforts avant 2020.

Le Canada souhaitait aussi voir intégrées dans le texte des notions telles qu'une comptabilisation appropriée des émissions et les droits des peuples indigènes, des éléments qui apparaissent d'ailleurs dans l'accord.

Avec les informations de La Presse canadienne, et Reuters

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