Pourquoi la guerre?

Frédérick Lavoie
Photo : Radio-Canada
L'auteur et journaliste indépendant Frédérick Lavoie propose un récit brillant et sensible avec Ukraine à fragmentation publié aux Éditions La Peuplade.
Le Saguenéen tente d'expliquer à Artyom, un petit garçon de quatre ans, pourquoi il est mort en janvier 2015, à Donetsk, en Ukraine.
« Tu es un dommage collatéral, Artyom. Rien de plus, rien de moins. Personne ne voulait ta mort, mais tu es mort quand même. Tu dois te demander pourquoi. Tu étais en plein à l'âge des pourquoi. Alors je vais t'expliquer. »
Frédérick Lavoie, qui a déjà vécu à Moscou et qui maîtrise le russe, débarque en Ukraine en zone de guerre, en janvier 2015. C'est un coin du globe qu'il connait bien et selon lui, « les dangers dans le Donbass restent circonscrits ». Il décide de couvrir ce conflit, mais se défend bien d'être un reporter de guerre.
« Je ne veux pas être un reporter de guerre, affirme Frédérick Lavoie. La guerre me répugne. Je ne veux pas de cette aura romantique qui enveloppe celui qui couvre la destruction et la mort, au péril de sa vie et de son équilibre mental. Je ne cherche pas à devenir une légende ou un martyr de l'information. »
C'est avec une grande humanité que le journaliste nous transporte en Ukraine, et c'est là une grande force du récit. À travers différents témoignages et rencontres, à travers tous ses pourquoi, il nous livre habilement un plaidoyer pour la paix.
« Je vais te faire une confidence, Artyom. Tu as probablement déjà remarqué que je ne cherchais pas à défendre un camp plus qu'un autre dans ce conflit. [...] Ce que je souhaite, c'est que cette guerre se termine au plus vite et qu'à la fin ceux qui auront survécu aient droit à la paix et à un avenir meilleur », écrit Frédérick Lavoie.
Ukraine à fragmentation, c'est une histoire accessible et rigoureuse, un regard éclairé et éclairant sur la guerre. Frédérick Lavoie offre les clés nécessaires à la compréhension d'un conflit complexe qui ne se retrouve pas toujours sous le feu des projecteurs.
Le journaliste a aussi publié Allers simples : aventures journalistiques en Post-Soviétie aux éditions La Peuplade, en 2012.