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Accueil des réfugiés syriens : Ottawa ralentit la cadence

Le camp de réfugiés syriens Al Zaatari, en Jordanie

Le camp de réfugiés syriens Al Zaatari, en Jordanie

Photo : Muhammad Hamed / Reuters

Radio-Canada

Le Canada accueillera comme prévu 25 000 réfugiés syriens. Mais plutôt que de respecter l'échéance du 31 décembre 2015, Ottawa se donne jusqu'à la fin du mois de février 2016 pour accueillir l'ensemble de ces réfugiés.

Un texte de Raphaël Bouvier-AuclairTwitterCourriel

D'ici le 31 décembre, ce sont au moins 10 000 réfugiés syriens qui arriveront au Canada. Les 15 000 autres feront leur arrivée au pays dans les mois suivants.

Le gouvernement assure toutefois que tous les réfugiés qui seront concernés par l'opération humanitaire seront sélectionnés avant la fin de cette année. Ottawa se base sur un plan en cinq étapes pour organiser le déplacement, l'arrivée et l'intégration des 25 000 Syriens qui sont en ce moment en Turquie, au Liban ou en Jordanie. 

1re étape : identifier les réfugiés

Le gouvernement se base sur deux programmes pour accueillir les réfugiés. Certains seront parrainés par des individus déjà au Canada, d'autres par le gouvernement fédéral.

Dans le cadre du programme gouvernemental, Ottawa travaille avec le gouvernement de Turquie et l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (pour les réfugiés qui sont en Jordanie et au Liban). Pour ces derniers, le Canada a demandé à l'Agence de lui fournir des dossiers de personnes jugées vulnérables.

Les individus priorisés soit font partie de familles complètes, soit sont des femmes à risque ou des membres des communautés LGBT. Les hommes seuls, s'ils sont associés à la communauté gaie ou s'ils accompagnent leurs parents, pourront être pris en compte. Le gouvernement explique la volonté de prioriser ces groupes par le fait qu'ils sont plus vulnérables.

Il n'y a pas de discrimination.

Une citation de Mélanie Joly, ministre du Patrimoine

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés mène une première ronde de vérifications d'identité dans les camps, notamment à l'aide d'examens biométriques. 

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2e étape : traiter les demandes outre-mer pour obtenir les visas

Le processus de demande de visa de résidence permanente se fait à l'étranger. Environ 500 fonctionnaires fédéraux participent à cet effort en Turquie, en Jordanie et au Liban.

Comme l'opération est exceptionnelle, si des questions ou des doutes sont soulevés pendant le processus, Ottawa assure que le dossier du candidat à la résidence permanente sera mis de côté et réévalué plus tard.

Des examens biométriques font aussi partie des mesures de vérification utilisées par les fonctionnaires fédéraux. Des examens médicaux sont aussi menés à l'étranger.

3e étape : transporter les réfugiés par avion aux frais du gouvernement fédéral 

Le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les autorités de Jordanie, de Turquie et du Liban pour que les réfugiés sélectionnés puissent obtenir les autorisations de sortie du territoire.

Le transport sera par la suite organisé sur des vols nolisés de compagnies aériennes privées. Des avions militaires pourraient être utilisés en dernier recours. Les premiers points d'arrivée au pays seront les aéroports de Montréal et de Toronto.

4e étape : accueillir les réfugiés au Canada

Déclaration du ministre de l'Immigration, John McCallum

Déclaration du ministre de l'Immigration, John McCallum

Les réfugiés passeront devant des agents des douanes. C'est à ce moment que des vérifications finales seront effectuées tant sur l'identité que sur l'état de santé des réfugiés.

Les Syriens qui arrivent dans le cadre du programme de parrainage privé se rendront à ce moment directement dans leur communauté d'accueil. Quant à ceux dont l'arrivée est prise en charge par le gouvernement, ils auront droit à un hébergement temporaire. Ottawa assure que les bases militaires ne seront utilisées comme lieu d'hébergement que s'il y a des besoins.

5e étape : faciliter l'intégration des réfugiés dans les communautés

Il y a 36 communautés qui ont été choisies pour le moment pour accueillir les réfugiés, dont 13 sont au Québec, et les autres, dispersées ailleurs au Canada.

Les réfugiés auront droit à des soins de santé ainsi qu'à de l'aide pour obtenir des vêtements et des denrées alimentaires. Les autorités fédérales ne sont pas en mesure de confirmer en ce moment combien de réfugiés se rendront dans chacune des provinces ou dans les territoires. 

Villes québécoises prêtes à accueillir des réfugiés syriens

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Coût

Le coût de l'opération humanitaire est estimé à 678 millions de dollars sur 6 ans, mais Ottawa affirme que cela pourrait changer. Les ententes financières avec les provinces, dont certaines demandaient de l'aide à Ottawa, n'ont pas encore été finalisées.

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Échéances

Si certains réfugiés parrainés par des particuliers ont déjà commencé à arriver au Canada ce mois-ci, les premiers vols nolisés transportant un grand nombre de réfugiés doivent atterrir au début du mois de décembre, mais le gouvernement ne fournit pas de date précise. 

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Les conservateurs veulent plus de détails

Le chef adjoint du Parti conservateur, Denis Lebel, est satisfait que l'accueil des réfugiés soit ralenti, mais trouve que le plan des libéraux manque de précision.

« Nous sommes contents que M. Trudeau ait écouté les Canadiens et qu'il ait abandonné la date butoir impossible à respecter qu'il avait lui-même dit qu'il respecterait », a déclaré M. Lebel en conférence de presse.

Toutefois, le plan « laisse de nombreuses questions sans réponse », selon lui, notamment quant à la manière dont les réfugiés seront pris en charge à leur arrivée et en particulier quant aux coûts du plan. « L'impact sur les gouvernements provinciaux risque d'être important », dit le chef adjoint du Parti conservateur.

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