Comment parler des attentats de Paris avec les enfants et les adolescents

Attentats à Paris
Photo : Christian Hartmann / Reuters
La Dre Anne-Marie Bureau du Centre de pédiatrie sociale de Gatineau prodigue quelques conseils sur la façon d'aborder les attentats de Paris avec des enfants ou des adolescents. Le maître mot selon elle : l'honnêteté.
Avant tout, bien qu'il puisse être tentant de rester accroché à son téléviseur ou sa radio pour savoir ce qui se passe, Anne-Marie Bureau indique que cela peut créer un climat négatif à la maison.
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« On a tendance, lorsqu'il y a des événements comme ça, à écouter en boucle la télé, la radio et cela crée un climat d'inquiétude chez nos enfants. Puis après ça on fait "OK, c'est l'heure du dodo!" Non, ça ne marche pas », souligne-t-elle.
La praticienne suggère plutôt de mettre les besoins des enfants en premier et d'éviter de les surexposer inutilement.
Elle propose donc de se couper un peu des sources d'information, d'inciter les enfants à aller se changer les idées en jouant dehors par exemple, puis de rallumer la télé quand ils sont couchés.
« On ne peut pas mettre nos enfants à l'abri, les élever dans une bulle. De toute façon, ils sont meilleurs que nous pour les technologies et ils vont être au courant. »
Dans le cas où ils auraient des questions, Mme Bureau croit qu'il faut tenir compte de l'âge des enfants, parce qu'il n'est pas possible d'intervenir de la même façon auprès d'un bambin de 4 ans et d'un adolescent de 14 ans.
Pour les plus jeunes, elle suggère de s'en tenir aux faits et d'expliquer qu'il s'est passé quelque chose de terrible.
Dans le cas des adolescents, elle propose de les écouter, de tenter de voir ce qu'ils comprennent et comment ils perçoivent les événements.
« Les ados, les jeunes adultes, qui sont les plus vulnérables à la radicalisation, sont ceux qui ont le moins de repères d'intégration sociale, de famille, de valeurs. Donc je pense qu'on a, comme adulte, aussi à écouter nos jeunes et voir comment ils voient ça, comment ils se positionnent par rapport à ces mouvements radicaux », affirme-t-elle.
Anne-Marie Bureau estime que la dernière chose à faire est de minimiser, voir nier l'importance de ce qu'il s'est passé, dans la mesure où les jeunes en entendront parler ou y seront exposés.
