Un projet pilote pour aider les municipalités à gérer leurs eaux usées

Le déversement des eaux usées au large de Verdun
Photo : François Cormier
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moment où la Ville de Montréal procède au déversement de huit milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, près de 400 spécialistes sont réunis à Rivière-du-Loup pour parler de gestion de l'eau.
Le Réseau Environnement, qui organise ce Symposium sur la gestion de l'eau, en a d'ailleurs profité pour lancer un projet pilote afin d'aider des municipalités avec leur gestion des eaux usées.
Selon les dernières données du gouvernement du Québec, 100 municipalités de la province rejettent leurs eaux usées dans des cours d'eau. Une trentaine de ces municipalités se trouvent dans l'Est du Québec.
Trois municipalités se prêtent au jeu de ce programme volontaire, qui mise sur la coopération : Victoriaville, Saint-Eustache et Rivière-du-Loup. Elles auront des cibles précises à atteindre et des échéanciers à respecter.
« Ça va amener de meilleures performances, [ainsi qu'une meilleure] connaissance des rejets des eaux usées et de la qualité de l'eau qui va être rejetée dans le fleuve Saint-Laurent », souligne Geneviève Pigeon, gestionnaire en environnement à la Ville de Rivière-du-Loup.
Pour le président directeur général du Réseau de l'environnement, Jean Lacroix, la décision de la Ville de Montréal aura à tout le moins permis de sensibiliser les Québécois à la problématique de la gestion des eaux usées.
Dans un mois, deux mois ce ne sera plus un enjeu. Là on a vu qu'on a une problématique et ça a frappé l'imaginaire. Maintenant il faut se mettre en mode solution.

Des participants au Symposium sur la gestion de l'eau de Rivière-du-Loup
Photo : Radio-Canada / Patrick Bergeron
Nouvelle loi provinciale
Une nouvelle loi provinciale forcera les municipalités québécoises à réduire leurs rejets au cours des prochaines années. Les nouvelles normes porteront notamment sur les matières en suspension et les matières organiques. Toutefois, elles ne pourront pas régler tous les problèmes, selon Yves Comeau, professeur à l'École Polytechnique de Montréal.
Les déversements en temps sec non planifiés, c'est une des priorités du ministère de régler cette problématique-là. Cependant, des déversements en temps de pluie ou en temps de fonte c'est inévitable. Les réseaux ont été conçus comme ça, on ne peut pas les changer.
Le Symposium sur la gestion de l'eau de Rivière-du-Loup se termine jeudi.
D'après le reportage de Patrick Bergeron