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Québec coupe les vivres aux nouveaux assistés sociaux aptes à l'emploi

Le député de Louis-Hébert Sam Hamad est né à Damas et il a quitté la Syrie à 18 ans. Il accepte de nous parler de son histoire et de la crise des migrants.

Syrie : témoignage de Sam Hamad

La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Québec va limiter l'accès à l'aide sociale, en coupant désormais les vivres aux demandeurs jugés aptes à travailler.

Une fois adopté le projet de loi 70, déposé mardi par le ministre Sam Hamad, les demandeurs de prestations d'aide sociale n'ayant aucune contrainte particulière devront s'inscrire à une démarche de recherche d'emploi, sous peine de pénalité financière.

Ces derniers pourraient voir leur chèque d'aide sociale être coupé de moitié s'ils refusent de se chercher du travail.

Le gouvernement compte ainsi épargner jusqu'à 50 millions de dollars par an.

« Briser le cercle vicieux » de la pauvreté

Chaque année, quelque 17 000 Québécois sans contrainte à l'emploi présentent une demande d'aide sociale, dans la majorité des cas des gens âgés de moins de 29 ans, plusieurs milliers d'entre eux étant issus d'une famille vivant de l'aide sociale.

En conférence de presse, le ministre Sam Hamad a justifié la nature de son projet de loi en disant qu'il fallait « briser le cercle vicieux » de la pauvreté, surtout lorsqu'il s'agit de jeunes aptes à gagner leur vie.

« Chaque citoyen doit faire un effort, surtout pour améliorer son sort et gagner sa dignité », a fait valoir le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, rappelant que le Québec devra pourvoir 700 000 emplois d'ici trois ans.

Jusqu'à maintenant, les programmes incitatifs n'ont pas donné les résultats souhaités auprès de cette clientèle, a affirmé le ministre, qui estime que le moment est venu de passer aux mesures obligatoires et coercitives.

Le gouvernement croit réaliste de voir jusqu'à 10 % des nouveaux demandeurs refuser de s'inscrire à toute démarche de recherche d'emploi. Ceux-ci devront ainsi assumer de subir une importante pénalité financière.

« Briser » la culture de dépendance envers l'État

À l'inverse, ceux qui accepteront de chercher du travail pourront avoir droit à une prime qui viendra s'ajouter à leur prestation de base. Québec met de côté 5 millions de dollars par an pour ce programme.

Les assistés sociaux qui sont déjà dans le système ne sont pas visés par le projet de loi, et ne seront donc pas obligés d'entreprendre une démarche de recherche d'emploi.

« On veut prendre les gens qui arrivent dans l'aide sociale, pas ceux que ça fait 20 ans qu'ils sont là, parce que la différence est énorme sur les résultats », a commenté le ministre.

Québec souhaite donc intervenir tôt auprès des jeunes, pour « briser » la culture de dépendance envers l'État.

Un projet dénoncé par le Collectif pour un Québec sans pauvreté

Les orientations du projet de loi ont aussitôt été dénoncées par les groupes de défense des personnes assistées sociales, qui estiment faire les frais des choix budgétaires du gouvernement Couillard.

Serge Petitclerc, du Collectif pour un Québec sans pauvreté, a qualifié le projet de loi de « grande mystification ».

En conférence de presse, il a mentionné que Québec avait coupé plusieurs programmes d'aide à la recherche d'emploi depuis un an. Or, selon lui, « quand il y a des mesures d'emploi disponibles, les gens participent ».

« Pénaliser les gens, ça va juste empirer leur situation, en les éloignant encore plus du marché du travail », a ajouté M. Petitclerc, persuadé que « le gouvernement fait des économies, au nom de l'équité, sur le dos des personnes assistées sociales ».

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