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Les scientifiques canadiens démuselés

Des centaines de chercheurs, d'experts et de scientifiques avaient manifesté pour dénoncer ce qu'ils qualifiaient de mépris du gouvernement conservateur envers la science, en septembre 2013

Des centaines de chercheurs, d'experts et de scientifiques avaient manifesté pour dénoncer ce qu'ils qualifiaient de mépris du gouvernement conservateur envers la science, en septembre 2013

Photo : Chris Wattie

Radio-Canada

Pour la première fois depuis très longtemps, les scientifiques et les employés du gouvernement fédéral ont le feu vert pour parler aux médias sans autorisation gouvernementale.

Le directeur de l'Institut océanographique de Bedford, en Nouvelle-Écosse, Alain Vézina, confirme que les scientifiques de l'Institut sont désormais autorisés à parler librement aux journalistes, ce qu'ils ne pouvaient pas faire sous le gouvernement Harper.

Alain Vézina a tenu une réunion avec son équipe vendredi matin pour les informer des changements. Il a affirmé que la directive provient tout droit du sous-ministre adjoint pour les affaires scientifiques de Pêches et Océans Canada.

Des journalistes de Radio-Canada et du réseau CBC en Atlantique ont remarqué des changements radicaux depuis l'assermentation du premier ministre Justin Trudeau, jeudi.

Des entrevues avec des ministres et d'autres hauts fonctionnaires ont été obtenues en moins d'une heure.

Le journaliste de Radio-Canada à l'Île-du-Prince-Édouard, Marc Babin, a eu l'occasion de constater ces changements sur le terrain, jeudi.

Lors d'une conférence sur le homard qui avait lieu à Charlottetown, le biologiste Marc Lanteigne a accordé une entrevue au journaliste de Radio-Canada lorsqu'ils se sont croisés pendant la rencontre.

Le journaliste n'a pas eu à faire de demande d'entrevue officielle et le biologiste n'a pas eu à obtenir l'autorisation de ses supérieurs pour s'entretenir avec les médias.

Il s'agit d'une situation bien différente par rapport à ce que les journalistes ont connu depuis près d'une décennie, alors qu'ils devaient parfois attendre plus d'une semaine avant de pouvoir parler à un fonctionnaire.

« Comme une citoyenne de seconde zone »

Kristi Miller, une scientifique de Pêches et Océans Canada en Colombie-Britannique, dit s'être sentie « comme une citoyenne de seconde zone » durant la période pendant laquelle le précédent gouvernement lui interdisait de parler librement aux médias.

En 2011, Mme Miller avait été empêchée de parler aux journalistes de l'effondrement de la population de saumon rouge dans le fleuve Fraser, à la suite d'un article qu'elle avait publié à ce sujet dans la revue Science.

« On m'a dit à l'époque que le problème avec l'étude, c'était qu'elle parlait de la mort de saumons et que cela n'était pas une histoire pour des nouvelles positives », mentionne-t-elle.

Kristi Miller dit avoir finalement découvert que la décision de la museler venait de très haut, directement du bureau du premier ministre.

Elle n'a été autorisée à parler publiquement de son travail que lors de son témoignage devant la commission d'enquête Cohen.

La scientifique raconte que la chape de plomb qui pesait sur la corporation avait incité beaucoup de ses collègues à démissionner. « Je pense qu'il y a eu un exode général. Et j'étais l'une des personnes qui avaient songé à quitter leur poste », se rappelle-t-elle.

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