2e journée de grève pour 100 organismes communautaires de l'Estrie

Photo : Collaboration spéciale/Maryse St-Arneault
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un grand rassemblement des travailleurs des milieux communautaires de l'Estrie aura lieu mardi, en début d'après-midi, au centre-ville de Sherbrooke, en cette deuxième journée de grève. Ces gens, provenant de Cowansville jusqu'à Lac-Mégantic, veulent dénoncer le sous-financement de leur organisme, entre autres.
La manifestation commencera au Bingo Abénakis pour se terminer devant l'hôtel de ville de Sherbrooke. « Ce qu'on demande, c'est une pleine reconnaissance de notre travail comme moteur de progrès social, un financement à la mission (ce qui finance nos activités de base, nos salaires, nos locaux), une indexation annuelle et la fin des compressions budgétaires qui ont des impacts dans les organismes qui doivent répondre à une hausse des demandes », indique la directrice du Regroupement des organismes communautaires de l'Estrie, Claudelle Cyr.
Selon elle, il est urgent d'agir. « Ce qu'on voit, c'est un nouveau visage de la pauvreté. Ce qu'on voit maintenant, ce sont des travailleurs, des salariés venir frapper à nos portes. On voyait ça très peu avant. Ils n'y arrivent plus. Il y a des petits salariés qui vont dans les banques alimentaires, ce qu'on voyait très rarement avant. La poche du contribuable est sollicitée de partout maintenant. »
On voit une aggravation de la pauvreté. Les gens ont des conditions de plus en plus difficiles.
La directrice du ROC de l'Estrie soutient que la situation de nombreux organismes communautaires est précaire et qu'il y a des conséquences directes de ce manque de financement. « Ce qu'on voit dans les organismes, c'est qu'ils doivent fermer l'été [par manque de budget]. Ça appauvrit les travailleurs et les services à la population. On doit réduire les heures et les services. On tarifie de plus en plus nos services. En principe, dans les organismes communautaires, on ne demande pas d'argent aux usagers. On n'est plus capable de fournir à la demande. »
Actuellement, le financement annuel moyen d'un organisme communautaire tourne autour de 50 000 $. À moins d'une amélioration du financement, bon nombre de ces organismes pourraient disparaître dans la prochaine année.
Des organismes pour tous
Elle rappelle qu'au-delà des banques alimentaires, les organismes communautaires répondent à de nombreux besoins. « Tout le monde peut, un jour ou l'autre, avoir besoin d'un organisme communautaire. On parle aussi de maisons de jeunes pour nos adolescents, de centres de femmes, de maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, de JEVI. Personne n'est à l'abri d'avoir des pensées noires un jour ou l'autre », donne en exemple Mme Cyr.