Déversement aux Îles-de-la-Madeleine : Hydro-Québec refuse de rendre public un rapport sur l'état de son oléoduc

Hydro-Québec devra limiter ses hausses de tarifs.
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Hydro-Québec refuse de rendre public un rapport sur l'état de son oléoduc réalisé quelques mois avant le déversement de 100 000 litres au port de Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine.
Radio-Canada a appris que la compagnie Corrpro Canada effectue, depuis une dizaine d'années, une inspection ponctuelle de certains équipements appartenant à Hydro-Québec. Parmi eux, figure l'oléoduc qui relie le port de Cap-aux-Meules à la centrale thermique qui approvisionne en énergie les Îles-de-la-Madeleine. Corrpro Canada est une firme qui se spécialise dans la détection et le contrôle de la corrosion dans les pipelines.
Hydro-Québec a refusé de divulguer le dernier rapport effectué par Corrpro avant le déversement de septembre 2014. Un rapport qui permettrait de savoir si l'oléoduc était en bonne condition avant de laisser fuir 100 000 litres de diesel pendant trois jours.
Hydro-Québec ferme la porte deux fois

Déversement au port de Cap-aux-Meules
Photo : radio-canada
La Société d'État a justifié son refus de répondre favorablement à une demande d'accès à l'information, en décembre 2014 en disant, entre autres, que sa divulgation porterait « sérieusement atteinte à ses intérêts économiques ». La Société d'État ajoute aujourd'hui que le Directeur des poursuites criminelles et pénales pourrait déposer des accusations concernant ce déversement. Il s'agit d'une raison supplémentaire pour ne pas rendre ce rapport public, indique Catherine Bujold, la porte-parole d'Hydro-Québec.
Puisque le dossier pourrait être judiciarisé, ce rapport sera utile dans ce processus.
Les contribuables ont droit à des réponses

Chantal Soucy, députée caquiste de la circonscrirption de Saint-Hyacinthe
Photo : ICI Radio-Canada
Selon la Coalition Avenir Québec, ce rapport comporte des éléments nécessaires pour déterminer si Hydro-Québec a fait preuve de négligence.
Les contribuables ont le droit d'avoir des réponses, car ce sont eux qui vont payer pour la décontamination.
Les enquêteurs du ministère de l'Environnement, qui ont vraisemblablement consulté ce rapport comme d'autres documents d'ailleurs, estiment qu'il y a matière à poursuite dans ce dossier.