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Des rampes d'accès pour handicapés distribuées gratuitement aux commerçants

Martin Beauregard, qu'on voit en fauteuil roulant, a fondé un organisme qui fabrique des rampes d'accès facilitant l'entrée aux commerces.

Martin Beauregard, qu'on voit en fauteuil roulant, a fondé un organisme qui fabrique des rampes d'accès facilitant l'entrée aux commerces.

Photo : Olivier Bachand

Radio-Canada

Les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant se butent à de nombreux obstacles à Montréal. Or, Martin Beauregard, lui-même hadicapé, a décidé de s'attaquer à un problème qui leur empoisonne la vie : le manque de rampe d'accès.

Un texte d'Olivier BachandTwitterCourriel

Il y a quelques mois, il a fondé son propre organisme, appelé AXCS (il faut prononcer accès), qui distribue gratuitement des rampes aux commerçants montréalais.

Ils peuvent les installer lorsqu'une personne à mobilité réduite se présente pour qu'elle puissent entrer facilement dans leur établissement, sans se buter à la petite marche qui se trouve à l'entrée.

Selon Martin Beauregard, ces rampes vont permettre à ceux qui se déplacent en fauteuil roulant de pouvoir fréquenter davantage de commerces, dont plusieurs boutiques spécialisées qui sont souvent inaccessibles.

Ça te donne un choix, ça te donne aussi, je dirais, une fierté de rentrer par la même porte que tout le monde, au lieu d'être obligé d'entrer par en arrière, entre deux conteneurs à déchets.

Une citation de Martin Beauregard, cofondateur, AXCS

Grâce à une subvention de 5 000 $, AXCS a distribué gratuitement 15 rampes fabriquées sur mesure à des commerçants d'Hochelaga-Maisonneuve samedi dernier, dans le cadre d'un projet-pilote. Martin Beauregard les avaient approchés l'été dernier.

Pour les commerçants, cette façon de rendre leur commerce accessible ne coûte pas un sous et permet d'augmenter leur clientèle.

Le propriétaire du magasin de jouets Bric-à-Brac, Yves Dugal, affirme qu'il a immédiatement accepté la proposition de Martin Beauregard.

« Ça nous faisait bien plaisir parce qu'on avait des fois des handicapés qui venaient et on les aidait à rentrer à l'intérieur du commerce. Là, ça va être plus facile. On a juste à mettre la rampe et ça se fait en sécurité. »

Le projet-pilote ne profite pas qu'aux commerçants et aux handicapés.

Les rampes ont été fabriquées aux Ateliers d'Antoine, une entreprise de réinsertion sociale qui offre des formations en ébénisterie. Une dizaine de jeunes ont mis la main à la pâte.

Selon un responsable des ateliers d'Antoine, Karim Hajouji, la fabrication des rampes a été valorisante pour les participants, qui pourront voir le fruit de leur travail dans les rues du quartier. « C'est un projet qui aide vraiment la communauté et qui contribue à son bien-être, dit-il. Les participants sont encore plus fiers et s'appliquent bien plus. »

D'inspiration torontoise

Pour fonder son organisme, Martin Beauregard s'est inspiré de la fondation StopGap de Toronto, mise sur pied il y quatre ans par Luke Anderson, un ancien athlète qui a perdu l'usage de ses jambes.

C'est lui qui a eu l'idée de créer les petites rampes en premier et l'initiative a fait boule de neige. On en compte près de 500 à Toronto et de nombreuses autres villes du pays ont décidé de s'allier à la fondation StopGap ou de l'imiter.

D'ailleurs, un autre groupe montréalais, appelé J'accède Québec, distribue lui aussi des rampes gratuitement aux commerçants de la ville.

Il a en déjà donné une vingtaine au total, notamment à des commerçants de la Plaza St-Hubert et des environs, de l'avenue du Mont-Royal et sur la rue Notre-Dame ouest, près du Marché Atwater.

Une visite chez Alexandre

J'accède Québec a aussi décidé d'en offrir une au restaurant Chez Alexandre. Et ce n'est pas un hasard.

« On a pensé à Chez Alexandre pour le symbole, pour ce qui s'est passé l'été dernier avec toute la polémique », explique le fondateur du regroupement, Omar Lacched.

En mai dernier, l'établissement a dû démanteler sa terrasse qui était aménagée sur le trottoir tout juste devant le restaurant, ce qui contrevenait à la nouvelle réglementation de l'arrondissement Ville-Marie. On a finalement dû laisser un passage suffisamment large pour permettre aux personnes à mobilité réduite de circuler en sécurité.

Après cet épisode qui a opposé des personnes handicapées au restaurateur Alain Creton, Chez Alexandre a décidé de faire amende honorable.

C'est sûr que de telles circonstances nous ont fait réfléchir, bien entendu. Maintenant, on va faire comme tout le monde, s'adapter.

Une citation de Shaddy Cyr, gérante de fin de semaine, Chez Alexandre

Pour Omar Laccheb et son organisation, l'heure est maintenant venue de privilégier la collaboration plutôt que la confrontation avec les commerçants. « Les personnes handicapées, les personnes à mobilité réduite font partie du problème. Elles peuvent aussi faire partie de la solution. »

Multiplication des rampes?

Les petites rampes pourraient bientôt se multiplier dans la métropole. J'accède Québec veut en offrir 200 l'an prochain et AXCS compte en donner 500, notamment à des commerçants du boulevard St-Laurent.

« Notre mandat, c'est de trouver des solutions simples, temporaires, en espérant qu'un jour, on se rendre à l'accessibilité universelle », affirme Martin Beauregard.

Pour atteindre leurs objectifs, les deux organisations ont besoin de subventions et de commandites.

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