Plus de femmes itinérantes à Granby, mais pas assez de ressources, selon Entr'elles

Une femme dans la rue
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Depuis deux ans, le centre de femmes Entr'elles, à Granby, a reçu 60 % plus de demandes de la part de femmes à la recherche d'un hébergement temporaire. Faute de ressources, plusieurs sont pourtant forcées de retourner à la rue.
Au centre de crise, seulement quatre lits sont disponibles. Depuis avril, l'organisme a dû refuser l'accès à 25 femmes.
« On va refuser des femmes, malheureusement, qui ont un problème de toxicomanie ou d'alcoolisme. Pourquoi? Pas parce qu'on n'est pas capables de les aider [c'est] faute de financement. On assure une surveillance jusqu'à 22 heures donc à partir de 22 heures, il n'y a plus personne sur place », déplore la coordonnatrice du centre Entr'elles, Sophie Cotton.
C'est ce constat et bien d'autres que dresse le rapport publié vendredi par Entr'elles. Une étude avaient été lancée à l'automne par les bénévoles et employés de l'organisame, qui souhaitaient comprendre pourquoi l'itinérance est en nette progression en Haute-Yamaska.
« Avant c'était beaucoup plus des relations hommes femmes, des difficultés dans le couple. Par contre, aujourd'hui, la majeure partie est de porter secours aux femmes sans domicile fixe », explique l'intervenante Stéphanie Archambault.
La bénévole qui a mené l'étude, Rollande Daudelin, explique que toutes les femmes qui recherchent l'aide d'Entr'elles ont vécu de la violence. Certaines ont aussi des problèmes de santé physique, et d'autres, de santé mentale.
« L'itinérance est souvent cachée. Elle n'est pas aussi apparente que celle vécue chez les hommes », soulève-t-elle.
« Le phénomène est en croissance, les femmes hésitent beaucoup à demander de l'aide, mais il y a une fenêtre d'opportunité qui existe lors du premier épisode d'itinérance. »
Cri du coeur
En pleine campagne électorale, Sophie Cotton espère que les décideurs prendront la situation au sérieux. « Nous, on offre le service de façon créative et originale, je dirais, parce qu'on ne reçoit aucun financement pour ces femmes-là », soutient-elle.
Le coordonnateur du Groupe Actions Solutions Pauvreté, Nicolas Luppens, croit qu'Ottawa pourrait jouer un plus grand rôle pour aider ces femmes de Granby. « Je pense qu'il y a un appel à lancer au palier fédéral pour qu'il intervienne davantage et qu'il diversifie son éventail d'interventions », plaide-t-il.
Avec les informations de Marie-Hélène Rousseau