Fin de l'Accord canado-américain sur le bois d'oeuvre : de la stabilité à l'inquiétude

Une usine de bois d'oeuvre
Photo : ICI Radio-Canada
L'Accord sur le bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis arrivera à échéance le lundi 12 octobre prochain. Après neuf ans d'échanges commerciaux réglementés, le libre-échange devrait profiter aux exportateurs canadiens, mais il pourrait aussi raviver les tensions qui avaient mené à un conflit du bois d'oeuvre.
Une fois la campagne électorale terminée, l'industrie canadienne espère que le gouvernement invitera les États-Unis à négocier rapidement un nouveau partenariat. C'est une ère de stabilité qui se termine pour les producteurs canadiens.
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L'Accord sur le bois d'oeuvre leur imposait des taxes et des quotas fixes depuis neuf ans. Avant l'entente de 2006, des petits exportateurs avaient dû cesser de transiger avec les États-Unis.
« L'imposition des taxes nous avait tout simplement exclus du marché, donc on n'avait tout simplement pas les moyens de payer les taxes qui s'imposaient en espérant peut-être les recevoir un jour. »
Pour André Tremblay, le PDG du Conseil de l'industrie forestière du Québec, l'Accord sur le bois d'oeuvre a bien fonctionné, car les mécanismes de limitation des volumes et de détermination des taxes à payer ont été très efficaces.
Une fois l'entente terminée, le Canada et les États-Unis entreront dans une période de libre-échange pendant 12 mois. Les exportateurs canadiens devront demeurer disciplinés et éviter d'inonder le marché au sud de la frontière s'ils veulent conserver de bonnes relations commerciales avec les Américains.
« On ne veut pas attiser une cinquième guerre du bois d'oeuvre. On veut se comporter de façon responsable, alors on va s'imposer certaines limitations. »
L'industrie s'attend toutefois à ce que les volumes de bois d'oeuvre expédiés aux États-Unis demeurent stables au cours de la prochaine année. André Tremblay explique que la capacité des usines à produire a une certaine limite et qu'il ne devrait donc pas y avoir plus d'expéditions que présentement.
Le gouvernement du Canada affirme que les États-Unis n'ont pas exprimé la volonté de reconduire l'Accord. Mais avec l'entente de principe sur le Partenariat transpacifique, le dialogue pourrait être facilité.
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« Ce qu'on nous disait souvent du côté américain, où il y avait peu de réception, c'est que l'ensemble de l'administration américaine se concentrait sur la signature du Partenariat transpacifique »
Le parti qui prendra le pouvoir au Canada le 19 octobre devra être prêt à multiplier les efforts s'il souhaite convaincre les dirigeants au sud de la frontière du bien-fondé d'un nouvel accord sur le bois d'oeuvre.
« On est en constante relation avec le gouvernement fédéral qui, bien sûr, a un mécanisme de consultation de l'industrie pour voir où se situent nos intérêts, quel genre d'avancées pourraient être mises sur la table pour essayer d'initier des discussions qui vont nous conduire à un renouvellement de cette entente-là. »
D'après les informations de Marlène Joseph-Blais