Israël est aux prises avec une « vague de terrorisme », selon Nétanyahou

Le premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou
Photo : AP/Tsafrir Abayov
Attaques à l'arme blanche contre des Israéliens, agresseurs palestiniens arrêtés, blessés ou carrément abattus : la tension est perceptible en Israël où l'escalade des violences ces derniers jours a fait dire au premier ministre Benyamin Nétanyahou que le pays était confronté « une vague de terrorisme ».
« Nous faisons face à une vague de terrorisme faite d'attaques au couteau, aux cocktails Molotov, de jets de pierres et de tirs d'armes à feu. Ces agissements sont principalement non organisés, mais ils résultent des incitations à la haine débridées [...] de la part du Hamas, de l'Autorité palestinienne, de plusieurs pays voisins et - certainement pas des moindres - du Mouvement islamique en Israël. »
Dans la seule journée de jeudi, les autorités ont recensé quatre incidents qui ont fait sept blessés du côté israélien et deux morts du côté palestinien.
Des heurts sanglants
Par exemple, à Tel-Aviv, la police rapporte qu'un « terroriste » a été abattu après avoir légèrement blessé quatre personnes avec un tournevis, dont une soldate israélienne.
En Cisjordanie occupée, plus précisément dans la colonie juive de Kiryat Arba, à l'est d'Hébron, secteur en proie à de vives tensions, un Palestinien a poignardé et grièvement blessé un civil israélien selon ce que rapporte l'armée, qui recherche l'agresseur.
Autre exemple, tiré cette fois de Jérusalem-Est occupée : la police israélienne affirme avoir arrêté un Palestinien de 19 ans du camp de réfugiés de Chouafat qui avait grièvement blessé un juif orthodoxe israélien.
Devant ces multiples incidents, le premier ministre Nétanyahou reconnaît qu'il n'y avait pas de « solution magique », mais il compte néanmoins agir avec « méthode et détermination ».
En prévision de la grande prière du vendredi sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, troisième lieu saint des musulmans, la police a interdit l'accès aux hommes de moins de 50 ans, histoire d'éviter les heurts.
Vigilance accrue et anxiété du côté israélien
Dans ce climat d'inquiétude, les Israéliens adoptent des mesures et des comportements qui ne sont pas sans rappeler ceux adoptés durant les deux intifadas, en 1987 et en 2000. Ainsi, les jeunes qui font leur service militaire redoublent de vigilance, particulièrement lorsqu'ils ne sont pas armés. « C'est nous que les terroristes traquent en premier », dit un jeune soldat.
Dans le cas de Ishay Kaplan, un colon juif de 22 ans qui est parti de sa colonie de Cisjordanie pour aller en stop jusqu'à la capitale Tel-Aviv, il porte une arme bien visible sous son t-shirt. « Au cas où », dit-il.
Mardi, le maire juif de Jérusalem, Nir Barkat, avait recommandé aux citoyens de sa ville d'arborer leur arme, s'ils en ont une. Lui-même portait bien visiblement son revolver lorsqu'il a fait lundi le tour de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
Signe des temps, il n'est pas rare que des Israéliens filment les agressions avec leur portable.
De leur côté, les Palestiniens propagent sur les réseaux sociaux des vidéos d'attaques qui ont beaucoup d'impact, car elles sont visionnées des milliers de fois. Le mot-clic #L'intifada est lancée, en arabe, est sur tous les appels à manifester et les pages Facebook.
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