Le nouveau chef du SPVM souhaite le retour rapide à l'uniforme

Philippe Pichet, chef de police du SPVM
Photo : Coralie Mensa
Entré en fonction à la fin du mois d'août dans un climat de travail tendu, le nouveau chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Philippe Pichet, souhaite remettre la fierté des policiers à l'avant-plan, malgré les importantes compressions budgétaires annoncées.
La modification du régime de retraite l'an dernier, la suppression de 225 postes de policiers sur 5 ans et le non-remplacement de la moitié des départs à la retraite des employés civils ont contribué à envenimer les relations de travail entre les policiers et la direction. De nombreux policiers portent des pantalons de camouflages en signe de protestation.
Philippe Pichet est convaincu qu'il est possible de faire plus avec moins. « Comme service de la Ville de Montréal, le SPVM doit faire sa part [...], c'est en regardant nos façons de faire et en les optimisant qu'on va y arriver », affirme le nouveau chef.
M. Pichet ne cache pas qu'il souhaite le retour rapide à l'uniforme. « Je comprends le contexte qui est là, mais comme image, ce que les citoyens peuvent avoir comme perception, c'est sur que ça me préoccupe », dit-il.
Le nouveau chef appuie le projet du gouvernement du Québec de légiférer pour imposer le retour à l'uniforme.
« Les solutions imposées ne sont peut-être pas les meilleures, mais en fin de compte, quand ça fait un an que les moyens de pression sont en place [...], je veux me concentrer sur le travail présent, et le port de l'uniforme est important »
Philippe Pichet assure toutefois que malgré les signes de protestations, les policiers ont à cœur de servir les citoyens, et la qualité des services donnés ne change pas.
Terrorisme et crime organisé
La réduction des effectifs au SPVM n'aura pas d'impact sur la sécurité des citoyens, selon le chef du SPVM. Il assure que la population ne doit pas s'inquiéter des problèmes liés au terrorisme ou au crime organisé. « On ne peut pas tout faire, mais on peut prioriser », dit-il.
Philippe Pichet souhaite faire l'analyse de toutes les fonctions policières de première ligne pour s'assurer que chaque fonction doit être exécutée par un policier. « Si ce n'est pas le cas, on peut mettre une ressource civile à sa place, prendre les policiers et les réinvestir dans les nouveaux types de criminalité, dont le terrorisme », explique-t-il.
Le phénomène du terrorisme évolue beaucoup, selon lui. « C'est un phénomène sur lequel on se penche jour après jour. Les structures qui sont mises en places avec nos partenaires font en sorte que l'on demeure très vigilant », affirme M. Pichet.
Sur le crime organisé, Philippe Pichet explique que le SPVM doit vraiment travailler avec d'autres partenaires et services de police pour contrer le phénomène, qui est sans frontières.
Philippe Pichet, qui était un acteur important lors de la crise étudiante de 2012, a refusé de commenter le cas particulier de la policière Stéfanie Trudeau, plus connue sous le numéro de matricule 728.
« La direction de la police n'a pas laissé tomber un de ses membres », affirme-t-il, contrairement à ce que Stéfanie Trudeau prétend.
Le chef du SPVM soutient que, de façon générale, la direction a été à l'écoute de ses membres. « Ce qu'il faut retenir de tout ça, c'est que le type d'incident qui peut survenir est tout le temps pris au sérieux [...], mais je ne répondrai pas sur ce cas particulier, parce que je pense que des instances vont le faire », conclut-il.