Victoria planifie son réseau-vélo à la Copenhague

Brian Patterson, de la firme Urban Systems, avec Andreas Rohl, ex-directeur des programmes cyclistes à Copenhagen, conçoivent un réseau-vélo pour Victoria
Photo : Sophie Rousseau
La capitale de la Colombie-Britannique veut devenir la capitale du vélo en Amérique du Nord grâce à une équipe d'urbanistes venus du Brésil et de Copenhague à qui la mairessse de Victoria confie le contrat d'un nouveau réseau de pistes cyclables.
La mairesse de Victoria, Lisa Helps, est une fervente adepte du vélo. Et elle espère bien faire de Victoria le paradis nord-américain du deux-roues.
Sous sa gouverne, le district régional de la capitale (CRD) a conçu un vaste plan d'aménagement de pistes cyclables, identifiant les artères principales candidates à la transformation.
Il restait à la Ville à octroyer le contrat de conception et de mise en oeuvre du futur réseau-vélo. Quand la maire a appris la composition de l'équipe choisie, elle n'en croyait pas sa chance.
Contrat octroyé aux gourous du vélo
Le contrat de conception et de mise en oeuvre du futur réseau-vélo de Victoria a été confié à une firme locale d'urbanistes, Urban Systems, qui a formé un partenariat avec des spécialistes reconnus dans le monde entier comme les gourous du cyclisme urbain.
Parmi eux : le Danois Andreas Røhl, de la firme Gehl Studios, ex-directeur des programmes de cyclisme de Copenhague, désignée comme la première ville cycliste au monde, avec ses 390 kilomètres de pistes cyclables. Aussi sur l'équipe d'urbanistes choisis : le Brésilien Gil Peñalosa, un des fondateurs de l'organisation canadienne et internationale 8-80 Cities, vouée à la promotion de villes conçues pour les piétons et les cyclistes.
Une piste cyclable doit offrir un sentiment de sécurité
L'expert en urbanisme cycliste Andreas Røhl admet que Victoria est une ville parfaitement agréable à parcourir en vélo, mais qu'elle serait, dans son état actuel, trop dangereuse pour sa fille de huit ans.
« Le sentiment de sécurité n'est pas suffisant pour les cyclistes s'il est délimité par une simple ligne tracée sur le sol. »
Le plus important, selon M. Røhl, est d'avoir un espace séparé de la circulation automobile, que ce soit par une barrière, un aménagement paysager, un trottoir. Il ajoute qu'à Copenhague, la Ville a multiplié les pistes cyclables au point d'en faire le mode de transport favori, réduisant le nombre d'automobilistes sur les routes, et donc réduisant les coûts de transports pour la ville.
Un réseau-vélo connecté
La maire Lisa Helps dit avoir entendu les préoccupations des piétons et des automobilistes qui veulent les cyclistes hors des trottoirs, et hors de la route.
« Notre réseau aura un espace pour les piétons sur le trottoir, un espace pour les cyclistes sur une piste séparée, et un espace pour les voitures sur la route. »
La clé, dit madame Helps, est d'avoir un réseau de pistes connectées l'une à l'autre, afin que les cyclistes de tout âge, de 8 à 80 ans, puissent circuler dans toute la ville en sécurité. Elle reconnaît que ces pistes risquent de réduire l'espace dédié aux stationnements, mais souligne qu'une place de stationnement loge bien plus de visiteurs à vélo que ne le fait une seule voiture.
Le but, explique Brian Patterson de la firme Urban Systems, est d'identifier six à huit routes majeures qui accueilleront les pistes cyclables puis de soumettre un premier plan aux citoyens d'ici la fin de l'année.
La maire promet que son réseau-vélo sera en place en 2018. Le tout devrait coûter 7,75 millions de dollars, et sera financé grâce aux versements fédéraux de la taxe sur l'essence qui reviennent à la municipalité.