Manifestation à Budapest, clarification demandée à Berlin

Des migrants confrontent les policiers hongrois à la gare de Budapest
Photo : Laszlo Balogh/Reuters
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plusieurs centaines de migrants ont manifesté mardi devant une gare de Budapest fermée par les autorités hongroises et réclamé d'être autorisés à se rendre en Allemagne alors que les Européens s'interrogent sur l'application du Règlement Dublin établissant les procédures de demande d'asile.
La gare de Budapest-Keleti qui assure les liaisons avec l'est de la Hongrie a été brièvement fermée puis rouverte dans la matinée, mais une centaine de policiers portant des casques et des matraques en barraient l'accès en milieu de journée. Plusieurs dizaines de migrants qui se trouvaient à l'intérieur ont été évacués.
Environ un millier de personnes brandissant des billets, sifflant et scandant « Allemagne, Allemagne » ont alors manifesté avant de s'asseoir devant l'entrée.
La Hongrie, pays de l'espace Schengen, est l'une des principales voies de transit pour les centaines de milliers de migrants venus d'Afrique ou du Proche-Orient qui tentent de rejoindre l'Europe de l'Ouest.
Cette situation a accentué les tensions entre les pays membres de l'Union européenne, la Hongrie et l'Autriche demandant à l'Allemagne de préciser sa position à l'égard du Règlement Dublin qui fixe les procédures de demande d'asile.
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Suivant l'exemple des autorités hongroises lundi, la ministre autrichienne de l'Intérieur a justifié sa demande par la nécessité de ne pas donner de faux espoirs aux réfugiés se trouvant actuellement en Hongrie.
Les autorités allemandes avaient indiqué le mois dernier que les réfugiés syriens disposeraient d'un statut particulier, provoquant un sentiment de confusion quant à l'application du Règlement Dublin.
« Dublin reste valable »
Selon les dispositions de ce texte, les migrants doivent demander l'asile dans le pays de l'Union européenne par lequel ils sont entrés dans l'espace communautaire.
« Il y a eu des rumeurs selon lesquelles l'Allemagne envoyait même des trains à Budapest pour récupérer des réfugiés. Il est d'autant plus important que l'Allemagne informe les réfugiés en Hongrie que le Règlement Dublin n'a pas été suspendu », a commenté Johanna Mikl-Leitner, ministre autrichienne de l'Intérieur.
L'Allemagne est intervenue mardi matin pour expliquer sa position dans cette crise et rappeler son respect des dispositions communautaires.
L'Allemagne n'a pas suspendu Dublin.
« Le Règlement Dublin reste valable et nous attendons des États membres de l'Europe qu'ils y adhèrent. Quiconque vient de Hongrie doit s'enregistrer là-bas et entamer sa procédure de demande d'asile là-bas », a dit un porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur.

La Syrienne Dina Al Zafari a un billet de train pour Munich, mais ne peut partir.
Photo : Jean-François Bélanger
Merkel pour une répartition équitable des migrants
La chancelière allemande Angela Merkel estime pour sa part que les réfugiés arrivant en Europe devaient être répartis au sein de l'Union européenne en tenant compte de la capacité de chaque pays membre à les accueillir.
« Pour ces réfugiés qui ont été persécutés ou qui ont fui la guerre, il doit y avoir une distribution équitable en Europe fondée sur la puissance économique, la productivité et la taille de chaque pays », a déclaré la chef du gouvernement allemand lors d'une conférence de presse avec son homologue espagnol Mariano Rajoy.
Merkel et Rajoy ont tous deux convenu que la Commission européenne devait faire plus pour aider à résoudre la crise actuelle, y compris en dressant une liste de pays d'origine sûrs afin d'établir la validité des demandes d'asile des migrants.
« Nous avons convenu que la Commission devait définir quels étaient les pays d'origine sûrs, que les pays européens devaient unir leurs efforts pour aider l'Italie et la Grèce à ouvrir des centres d'enregistrement et que ceux qui n'ont pas le droit de rester retournent dans leur pays d'origine », a dit Merkel.
Le gouvernement allemand s'attend à voir augmenter le nombre de bénéficiaires d'allocations sociales de 240 000 à 460 000 en 2016 en raison de l'afflux de réfugiés, a indiqué la ministre allemande du Travail, Andrea Nahles.
Cette situation devrait se traduire par une augmentation des charges de son ministère comprise entre 1,8 et 3,3 milliards d'euros l'an prochain.
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