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Coderre veut moderniser le taxi, en faire une signature de la ville

Des taxis à Montréal (archives)

Des taxis à Montréal (archives)

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Dans son plan d'action sur la politique du taxi 2015-2017 dévoilée ce matin par le maire Denis Coderre, la Ville de Montréal veut améliorer la qualité du service des taxis et mettre les chauffeurs d'UberX au pas.

Le plan d'action prévoit l'« intensification de la lutte contre le transport illégal », une référence à peine voilée au service d'Uber X, de l'entreprise américaine Uber, que le maire Coderre a déjà qualifié d'illégal.

« Je n'ai aucun problème à ce qu'il y ait de la compétition et un marché à Montréal », a nuancé M. Coderre. Se disant en faveur de la technologie et de la concurrence, le maire de Montréal a livré un plaidoyer en faveur de l'équité dans l'industrie du transport.

« [...] à Montréal comme partout dans le monde, on a besoin d'encadrement où tout le monde travaille sur le même pied. »

— Une citation de  Denis Coderre

« Ça ne veut pas dire qu'on doit nécessairement s'ajuster à un [acteur de l'industrie], poursuit-il. Ça ne veut pas dire non plus qu'on doit arriver Gros-Jean comme devant et dire que ce qui se faisait avant n'est pas bon et vous allez faire comme je veux. On doit travailler ensemble pour créer un environnement propice. »

Le Bureau du taxi a d'ailleurs ajouté deux postes temporaires d'inspecteurs qui seront spécifiquement dédiés à Uber, au sein d'une équipe déjà formée de 12 personnes. Une initiative que le maire Coderre n'a pas manqué de rappeler dans son allocution.

« Nous avons intensifié la lutte contre le transport illégal afin de faire échec à une concurrence déloyale qui fait fi des lois et obligations qui s'appliquent à tous. »

— Une citation de  Denis Coderre

Qualité et sécurité du service

Dans la rubrique de l'amélioration de la qualité et la sécurité du service, le maire Coderre imposera aux chauffeurs de taxi :

  • Un code vestimentaire;
  • Un taximètre directement relié à Revenu Québec;
  • Une caméra de surveillance dans chaque véhicule;
  • Le paiement électronique obligatoire
  • Un ordinateur de bord

La présence d'une caméra assurera la sécurité des clients et des chauffeurs, selon le maire Coderre, qui lance un appel d'offres international pour munir les véhicules d'un tel dispositif.

Anticipant la réticence de certains chauffeurs de taxi, le maire Coderre a été très clair : « La question, ce n'est pas de dire ça me tente ou ça ne me tente pas », a-t-il précisé.

« Tous les taxis vont avoir une caméra de sécurité », insiste-t-il en précisant que des études américaines et une autre réalisée à Montréal ont démontré que la présence d'une caméra fait baisser le taux de criminalité [dans les taxis] de 100 %.

Les ordinateurs de bord permettront de géolocaliser les taxis en plus d'être muni d'un bouton d'urgence pour alerter la police en cas de besoin.

Un module d'information et de publicité sera également installé dans les véhicules afin de guider les usagers dans leur visite de la Ville.

Le maire Coderre annonce également un programme d'évaluation permanent du service à la clientèle afin d'améliorer la qualité du service.

« Les travailleurs du taxi sont des ambassadeurs de premier plan qui ont le droit de gagner dignement leur vie dans un cadre où les mêmes règles du jeu s'appliquent à tous. »

— Une citation de  Denis Coderre

Le maire de Montréal veut que l'industrie du taxi se modernise afin d'en faire une signature de la Ville sur la scène internationale. Il souhaite ainsi mandater une firme de design pour concevoir une image de marque uniformisée pour l'industrie du taxi.

Afin de financer tous ces changements dans l'industrie du taxi, le maire Coderre a annoncé la création d'un fonds de développement auquel le gouvernement du Québec sera invité à participer. « Ce fonds, alimenté notamment par des revenus publicitaires, sera dédié à l'autofinancement des projets prévus pour améliorer l'industrie », a précisé M. Coderre.

Uber se défend

« Nous accueillons favorablement toutes innovations améliorant la qualité de l'offre de services de transport aux Montréalaises et Montréalais », a déclaré le porte-parole d'Uber Canada, Jean-Christophe De Le Rue, par voie de communiqué.

S'appuyant sur un jugement de la Cour supérieure de l'Ontario, Uber réaffirme qu'elle n'est pas une « entreprise de taxi traditionnel ». La société se définit comme « une plate-forme technologique pratique et efficace reliant des utilisateurs à des courses sécuritaires, fiables et abordables ».

De fait, un juge ontarien a statué que la définition d'intermédiaire en services de transport par taxi établie par la Ville de Toronto - soit tout service qui relie les passagers et les conducteurs – était trop large. Une telle définition pourrait inclure toutes les compagnies de téléphonie, précise le juge. Ce dernier a aussi estimé que les questions entourant la réglementation des technologies de la communication qui évoluent sans cesse ne devraient pas être résolues en cour, mais par la classe politique.

« Dès le premier jour, nous avons souhaité un dialogue sur une réglementation en faveur du covoiturage urbain et nous sommes très encouragés par l'ouverture du premier ministre [Philippe] Couillard à soutenir l'innovation », a déclaré le porte-parole d'Uber Canada, Jean-Christophe De Le Rue.

Selon un sondage, « 75% des Montréalais appuient le covoiturage urbain; le maire de Montréal, qui se fait le promoteur d'une "ville intelligente", se doit d'écouter ses concitoyens. »

Critiques de Projet Montréal

Projet Montréal considère que le plan d'action pour l'industrie du taxi de l'administration Coderre est incomplet et « mal ficelé ». Le parti d'opposition s'interroge notamment sur les sources de financement pour l'implantation de ces mesures.

«  Les contribuables montréalais n'ont pas à payer pour des mesures qui visent à moderniser une industrie privée. »

— Une citation de  Craig Sauvé, porte-parole de Projet Montréal

« Est-ce que ces mesures seront financées par les contribuables montréalais, le Bureau du taxi, les revenus publicitaires, le gouvernement du Québec ou les chauffeurs de taxi? », demande Craig Sauvé, porte-parole de Projet Montréal en matière de transport, dans un communiqué de presse. 

Projet Montréal demande aussi au maire Coderre de quelle façon les responsabilités entre les différents intervenants seront réparties.

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