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La promesse de Trudeau peut-elle sortir 315 000 enfants de la pauvreté? L'épreuve des faits

Justin Trudeau, le 11 août

Justin Trudeau, le 11 août

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Radio-Canada

Justin Trudeau promet qu'un gouvernement libéral mettrait sur pied une allocation canadienne mensuelle pour enfants, non imposable. Du même souffle, il affirme qu'il sortirait environ 315 000 enfants de la pauvreté. Est-ce vrai?

Un texte de Louis-Philippe OuimetTwitterCourriel

Au lieu de donner des chèques aux plus riches, nous utiliserons cet argent pour sortir 315 000 enfants de la pauvreté.

Une citation de Justin Trudeau, le 17 août 2015

Le chef du Parti libéral donne l'exemple d'une famille avec un enfant et qui a un revenu annuel 30 000 $. Elle recevrait 6400 $ par an. Serait-ce suffisant pour atteindre la cible évoquée par le chef libéral?

Vérification faite : oui.

Élections Canada 2015

Consulter le dossier complet

Justin Trudeau et son épouse, Sophie Grégoire, célèbrent la victoire du Parti libéral du Canada lors de l’élection générale du 20 octobre 2015.

Radio-Canada a obtenu l'étude commandée par le Parti libéral au service de recherche de la Bibliothèque du Parlement. On y lit qu'avec la création de l'allocation aux enfants des libéraux, les familles de près de 110 000 enfants âgés de 0 à 5 ans et de 206 000 enfants âgés de 6 à 17 ans ne seraient plus classées comme vivant sous le seuil de faible revenu. Soit un total de 316 000 enfants.

L'effet de la PUGE également mesuré

L'étude évoque aussi la décision des conservateurs d'augmenter la prestation universelle pour la garde d'enfants (PUGE) de 1200 $ à 1920 $ par année pour chaque enfant âgé de 0 à 5 ans et de la création d'une nouvelle prestation pour les 6 à 17 ans. Conclusion : cette augmentation de janvier dernier aura un impact important. Le programme bonifié permettra de sortir 82 800 enfants de la pauvreté, soit 9,8 % de tous les enfants pauvres du Canada.

Ces résultats doivent être interprétés avec prudence, précise l'auteur de l'étude. Les estimations ont été réalisées en utilisant le seuil de faibles revenus après impôts de Statistique Canada, une façon parmi d'autres de calculer la pauvreté.

Un souhait maintes fois répété

Ce n'est pas la première fois que des partis politiques veulent s'attaquer à la pauvreté chez les enfants.

En novembre 1989, sous un gouvernement conservateur, tous les partis s'étaient entendus pour éradiquer la pauvreté chez les enfants canadiens avant l'an 2000.

Pendant l'ère Jean Chrétien, les libéraux avaient mis en place en 1998 le Régime national de prestations pour enfants, sans pour autant réussir à éliminer la pauvreté.

Puis lors du mandat de Stephen Harper, environ 180 000 enfants sont sortis de la pauvreté entre 2008 et 2011, selon un rapport de l'UNICEF.

Pour voir le comparatif par pays sur votre appareil mobile, cliquez ici (Nouvelle fenêtre).

Les différentes façons d'éliminer la pauvreté

Selon le réseau Campagne 2000, qui lutte contre la pauvreté chez les enfants, il y a trois façons d'éradiquer le phénomène :

  1. offrir de meilleures prestations fiscales, comme l'ont fait les conservateurs et comme le promettent les libéraux;
  2. rendre plus accessibles les services de garde, une promesse des néo-démocrates;
  3. offrir de meilleurs emplois aux parents, ce que chaque parti prétend être le mieux placé pour faire.

Comment calculer la pauvreté?

Il existe différentes méthodes de calcul de la pauvreté, notamment la mesure de faible revenu (MFR) avant ou après impôt, ainsi que le seuil de faible revenu (SFR).

Dans son rapport 2014 sur pauvreté des enfants et des familles au Canada, l'organisme Campagne 2000 a eu recours au MFR avant impôt. Il évalue qu'en 2012, 1 331 530 enfants vivaient dans la pauvreté. L'organisme fournit aussi un portrait par province :

Pour voir le taux de pauvreté infantile par province sur votre appareil mobile, cliquez ici (Nouvelle fenêtre).

Les MFR sont particulièrement utiles dans le cadre des comparaisons internationales. Dans un rapport de 2014 intitulé « Les enfants de la récession, l'UNICEF « a utilisé une mesure de la pauvreté chez les enfants similaire à la mesure de faible revenu (MFR), mais avec un seuil de pauvreté fixé à 60 % du revenu moyen plutôt qu'à 50 % ».

L'autre mesure, le SFR, « correspond à un seuil de revenu à partir duquel on s'attend à ce que les familles dépensent 20 points de plus que la famille moyenne pour l'alimentation, le logement et l'habillement », explique Statistique Canada. Le Parti libéral a eu recours au SFR pour faire évaluer par le service de recherche parlementaire « l'impact de la création d'une seule Allocation canadienne aux enfants ». Selon cette méthode 844 947 enfants vivaient dans la pauvreté en 2015.

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