Diversité à l'écran : le mentorat pour combler le retard du Québec

Sophie Prégent et Schelby Jean-Baptiste
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Se tailler une place dans le milieu artistique québécois n'est pas toujours facile. Cette volonté est doublement ardue lorsqu'on ne s'appelle pas Tremblay et qu'on a un accent d'ailleurs.
Pour contrer ce problème, Diversité artistique Montréal a mis sur pied un programme de mentorat destiné aux jeunes de diverses origines ethniques.
Les comédiennes Schelby Jean-Baptiste et Sophie Prégent se connaissent à peine, mais déjà un lien les unit. La première a obtenu son premier grand rôle à télévision québécoise en 2014 et la deuxième cumule les rôles depuis 1990.
En mai dernier, la présidente de l'Union des artistes est devenue la mentore de la jeune femme d'origine haïtienne.
« Nous ne sommes pas issues de la même souche culturelle, mais j'ai eu l'âge qu'elle a, j'ai voulu devenir comédienne aussi, j'ai rencontré des difficultés, j'ai fait face à de cruelles réalités aussi et je pense qu'elle va faire face aux mêmes », explique Sophie Prégent.
Schelby Jean-Baptiste croit que d'avoir une bonne mentore l'aidera à prendre de bonnes décisions, « mais aussi à connaître mieux le milieu et à savoir dans quoi on s'embarque ».

Jérôme Pruneau, président de Diversité artistique Montréal
Ce programme de mentorat artistique professionnel est une initiative de Diversité artistique Montréal. Il vise à donner un meilleur espace aux jeunes des communautés ethniques dans le milieu culturel.
Ces jeunes sont jumelés à un artiste établi pratiquant le même métier qu'eux, au cinéma, au théâtre, en danse, en arts visuels ou en musique.
On ne veut pas nécessairement que ce soit un parrainage plus grand que l'autre. Il y a vraiment un effet de transformation réciproque et cette transformation-là, je pense, aide à l'inclusion.
La présidente de l'Union des artistes déplore ce manque d'inclusion, mais tranquillement, note une prise de conscience.
C'est de se réunir avec Radio-Canada, avec TVA, les gros diffuseurs, puis de leur dire "Hey! Allumez, gang. On est 10 ans en retard sur Toronto et 15 en retard sur les États-Unis. Faites quelque chose!"
Depuis le printemps, le programme a jumelé 35 jeunes à des artistes établis.
En principe, un jumelage ne dure que six mois, mais les liens qu'il permet de créer sont durables.