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Fentanyl : « une drogue horrible » affirme un ancien revendeur

Des pilules de Fentanyl.

Surnommé monstres verts (green monsters), fèves vertes (green beans), ou pommes vertes (green apples), il s'agit en fait de Fentanyl, un opiacé qui entraîne facilement une dépendance et qui est 100 fois plus puissant que la morphine.

Photo : ALERT

Radio-Canada

Un homme de Saskatoon accusé d'avoir vendu du fentanyl met en garde les usagers potentiels contre les dangers de cette drogue potentiellement mortelle qui fait des ravages au pays.

Max (nom fictif) est actuellement en détention préventive dans une prison saskatchewanaise en attente de son procès pour trafic de drogue. L'accusé a demandé à garder l'anonymat puisqu'il craint pour sa sécurité en prison.

Lors d'une entrevue avec CBC, ce dernier a raconté comment il a développé une dépendance à la drogue, d'où vient le fentanyl et pourquoi les cas de surdose sont en augmentation au pays.

C'est une drogue horrible. Elle rend plus dépendant que n'importe quelle [autre drogue]. Elle va ruiner votre vie, restez loin [du Fentanyl].

Une citation de Max

Le chemin vers la dépendance

Max était déjà connu des milieux policiers pour trafic de cocaïne présumé lorsqu'il a eu sa première expérience avec le fentanyl en 2010. Comme plusieurs autres personnes, ce qu'il a consommé n'était pas ce qu'il croyait. « Je croyais que c'était de l'OxyContin. C'est comme ça que ça a commencé. J'ai essayé l'OxyContin en premier quand c'était sur le marché puis soudainement, ces nouvelles pilules vertes étaient en vente », se souvient-il.

« J'ai vécu plusieurs épisodes. Je connais plusieurs personnes qui ont fait une surdose, mais c'était surtout parce qu'ils mélangeaient les drogues. Des gens consommaient de la cocaïne avec l'OxyContin. Ils les reniflaient ensemble et ils faisaient des surdoses. Certaines personnes sont mortes », dit Max. Il affirme être rapidement devenu dépendant à cette drogue.

Max a fait une surdose, mais il a rapidement développé une tolérance pour la substance synthétique, que les docteurs décrivent comme 100 fois plus puissante que la morphine. L'accusé réduisait les pilules en poudre avant de les renifler.

C'est cette puissance qui attire les vendeurs de drogue, surtout lorsqu'ils ont réalisé que l'analgésique opioïde venait sous forme de pansement transdermique, selon Max.

Une drogue imprévisible

Les vendeurs de drogue réchauffent le pansement afin d'en extraire la drogue avant de la diluer avec une autre poudre et d'en faire des pilules. Différentes sortes de pilules de fentanyl se sont retrouvées dans les rues, des formes plus pures et d'autres coupés avec différentes drogues.

Selon Max, c'est la différence de puissance dans les pilules qui cause des surdoses, puisque certaines le sont plus que d'autres. « Les jeunes qui essaient les pilules coupées ne connaissent pas la différence avec celles qui sont plus puissantes », explique-t-il.

Selon lui, la drogue ne vient pas de Chine, des États-Unis ou de la Colombie-Britannique. Il raconte que des revendeurs achètent des pansements transdermiques et fabriquent des pilules à Saskatoon même. C'est une erreur de pourchasser des fournisseurs en dehors de la province, dit Max. « [Les autorités] chassent un fantôme qui n'existe pas. »

Le fentanyl est normalement prescrit aux patients atteints de cancer ou de douleur chronique.

Un jeu de roulette

Il ne faut pas compter sur les revendeurs de drogue pour des avertissements ou des conseils sur l'utilisation de cette drogue, avertit Max. Il acquiesce avec les déclarations de la police et affirme qu'acheter de la drogue dans la rue est comme jouer à la roulette. Selon lui, les revendeurs n'ont pas la santé de leurs clients à cœur. « Je crois qu'ils s'en foutent, c'est de la drogue non? Pour eux, ils voient ça selon un point de vue de gain financier », dit-il.

Max a arrêté de consommer du fentanyl après son arrestation. « Je suis venu ici et c'était une bataille ardue, mais j'ai arrêté d'en consommer. Je suis quand même content d'être ici », dit l'accusé.

La drogue a tout gâché. J'ai tout perdu (...), j'avais des entreprises, j'ai tout perdu pour la drogue. C'était dégueulasse, j'ai perdu toutes les personnes autour de moi qui étaient dépendantes, incluant une personne que j'aime. J'ai vu des gens mourir. [Quand] je me suis fait arrêter, c'était en réalité une bénédiction.

Une citation de Max

Max retournera en cour plus tard cette année pour faire face à ses accusations.

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