Rapides des Nègres : « C'est inacceptable »
Les réactions se font entendre en Outaouais après qu'une militante pour les droits des Noirs eut dénoncé l'appellation d'un plan d'eau : « rapides des Nègres ». Des militants demandent au gouvernement de retirer tous les noms dans la toponymie québécoise qui comprend le mot nègre.
Les réactions se font entendre en Outaouais après qu'une militante pour les droits des Noirs eut dénoncé l'appellation d'un plan d'eau : « rapides des Nègres ». Des militants demandent au gouvernement de retirer tous les noms dans la toponymie québécoise qui comprend le mot nègre.
« C'est inacceptable de voir un tel terme sur des panneaux ici, au Québec, payé par le gouvernement », explique le documentariste et activiste Will Prosper.
« En tant que Québécois et Québécoises, peu importe notre origine, on est tous d'accord que ce terme ne devrait pas avoir sa place ici. »
Une plainte formelle a déjà été déposée par un citoyen à la Commission de la toponymie du Québec. Cette dernière a répondu qu'« au cours des consultations menées dans le cadre de la démarche de révision des toponymes avec les spécifiques "Nigger" ou "Nègre", des représentants de la communauté noire du Québec nous ont demandé de ne pas les retirer de la nomenclature géographique du Québec ».
Le mouvement Impératif français n'est pas d'accord avec cette réponse et l'organisme suit de près ce dossier. Le président du mouvement, Jean-Paul Perreault, dénonce l'inaction des autorités.
« C'est une aberration et ça n'a pas de sens. »
« Je ne comprends pas qu'on puisse maintenir ce nom dans la toponymie québécoise », poursuit-il.
Le Québec est la seule province au pays qui possède des noms de lieux publics comprenant le mot « nègre », et il y en a 11. Ailleurs au Canada, ils ont été changés.
Pour le candidat libéral Greg Fergus, c'est inacceptable et le nom devrait être remplacé le plus rapidement possible. « Moi, je pense qu'on peut honorer notre histoire, valoriser notre histoire sans utiliser des mots qui sont péjoratifs », explique le candidat.
De son côté, la Commission de toponymie du Québec dit étudier le dossier en collaboration avec les communautés.
D'après le reportage de la journaliste Marie-Ève Tremblay

Des voix outrées s'élèvent aujourd'hui pour que la Commission de toponymie du Québec s'attaque au dossier le plus rapidement possible.