Une gouverne francophone recommandée pour le Centre Jules-Léger d'Ottawa

François Boileau a présenté son rapport cette semaine.
Dans un rapport publié jeudi, le commissaire aux services en français de l'Ontario, Me François Boileau, critique la gouvernance du Centre Jules-Léger d'Ottawa, qui viole, selon lui, l'article 23 de la Charte canadienne des lois et libertés. Il adresse dans ce rapport huit recommandations à la ministre de l'Éducation de l'Ontario, Liz Sandals.
Me Boileau s'est penché sur la gouvernance du Centre Jules-Léger, spécialisé dans l'éducation d'élèves francophones sourds ou malentendants, après avoir reçu une vingtaine de plaintes entre 2013 et 2014. Des parents y dénonçaient certaines règles, fixées par le ministère de l'Éducation de l'Ontario, qui désavantageaient leurs enfants, puisque le Centre Jules-Léger est soumis aux mêmes règles que tous les établissements anglophones de la province.
Selon le rapport, les gestionnaires ne tiennent pas compte de la réalité des bénéficiaires francophones. « L'administration comme telle semblait recevoir des directives qui étaient bonnes peut-être pour d'autres écoles provinciales, mais qui étaient peut-être moins bonnes, ou moins en application, dans le contexte franco-ontarien du Centre Jules-Léger », explique Me Boileau.
« On a tenté de démystifier un peu tout cela et de regarder un peu au niveau de la gouvernance comme telle, si le Centre Jules-Léger est effectivement gouverné par des francophones, pour des francophones, comme le prévoit la Charte canadienne. »
Le commissaire propose, dans l'une de ses recommandations, que le Centre Jules-Léger soit géré par l'un des douze conseils scolaires de langue française de l'Ontario. Afin d'y arriver, Me Boileau, qui souhaite voir ce changement pour l'automne 2016, propose qu'un comité de transition soit mis en place dès septembre prochain afin de faciliter le processus.
« Là, les conseils scolaires de langue française vont être en mesure de prendre leurs propres décisions, dans l'intérêt de l'élève, dans l'intérêt du développement de ces enfants-là, et donc, dans le bénéfice de l'ensemble de la communauté franco-ontarienne. »
« C'est très important d'avoir une décentralisation au niveau des services qui vont être offerts un peu partout dans la province. [...] Ça va prendre des fonds suffisants, ce n'est pas seulement un transfert des fonds actuels qui va être suffisant pour s'assurer du succès du futur centre Jules-Léger », précise le commissaire aux services en français.
Le ministère de l'Éducation de l'Ontario a déjà pris connaissance du rapport. Par courriel, la ministre Sandals a tenu à remercier le commissaire aux services en français pour son travail et s'est dite impatiente d'examiner les recommandations plus en détail.