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Décryptage : comprendre le système de l’eau potable dans le Grand Vancouver

Photo d'un robinet d'eau.

Photo : Tim Graham

Radio-Canada

Metro Vancouver subit sa plus importante sécheresse depuis des années, imposant par la même occasion des restrictions d'eau sans précédent. Lacs, fleuves, nappes souterraines... D'où nous vient l'or bleu de la région ? Quelle consommation en faisons-nous ? Éléments de réponse dans ce dossier consacré à l'eau potable dans le Grand Vancouver.

  • D'où vient l'eau potable de la région du Grand Vancouver ?

L'eau potable dans le Grand Vancouver nous vient de trois réservoirs : le lac Capilano, entre West et North Vancouver, le lac Seymour, à 10-15 kilomètres au nord de North Vancouver,  et le lac Coquitlam, au nord de Coquitlam.

Chaque lac fournit le tiers de l'eau utilisée dans la région, mais le lac Coquitlam, qui contient plus d'eau que les deux autres, peut fournir jusqu'à la moitié de l'eau utilisée, notamment en période de forte demande.

Les réservoirs d'eau de la région du Grand Vancouver. (Source : Metro Vancouver)

Les réservoirs d'eau de la région du Grand Vancouver.

Photo : Benoit Clément/ICI Radio-Canada

L'eau, cette ressource menacée

Consulter le dossier complet

Les lacs sont alimentés en eau et en neige, qui tombe beaucoup plus en montagne qu'en ville. L'hiver, les montagnes reçoivent en moyenne 3,5 mètres de pluie, qui coule et alimente les réservoirs. Puis, au printemps, jusqu'au début de l'été, le manteau neigeux de près de 5 mètres fond et abreuve graduellement les réservoirs en eau douce. Pendant l'été et au début de l'automne, les réservoirs reçoivent très peu d'eau et se vident progressivement, jusqu'aux premières pluies de l'automne, qui apparaissent généralement en novembre.

Ce cycle est, cependant, irrégulier et difficilement prévisible, surtout en raison des changements climatiques. Pour l'année 2015, non seulement les précipitations ont été très basses en mai et en juin, mais le niveau initial des réservoirs était déjà plus bas qu'à l'accoutumée. De plus, le manteau neigeux ayant été particulièrement mince, tout ce qui constitue les réserves d'eau potable se trouvait déjà dans les réservoirs dès le printemps. Des réservoirs qui n'ont donc pas été alimentés graduellement jusqu'au milieu de l'été.

En avril, nous avons déterminé que la saison estivale allait être difficile, puisque nous ne pouvons plus nous fier à la fonte de la neige pour nous alimenter en eau fraîche jusqu'en juillet, comme c'est le cas habituellement.

Une citation de Marilyn Powell, service de l'eau de Metro Vancouver

Cette année, le niveau de la réserve d'eau potable disponible diminue beaucoup plus rapidement que la normale. À la mi-juillet, le gouvernement régional a évalué à 69 % la capacité des trois lacs, alors que cette quantité est généralement observée à la mi-août.

Réserve d'eau potable disponible pour le Grand Vancouver.

Réserve d'eau potable disponible pour le Grand Vancouver.

Photo : Benoit Clément/ICI Radio-Canada

  • Quelles quantités d'eau consommons-nous ?

Au faible niveau des réservoirs s'est ajouté un printemps plus chaud qu'à l'habitude. « Le temps chaud a en quelque sorte encouragé les résidents à utiliser de l'eau plus tôt, que ce soit pour arroser leur pelouse ou les activités estivales qui utilisent de l'eau, incluant les piscines », explique Marilyn Powell, de Metro Vancouver. Et d'ajouter : « Cette consommation d'eau est arrivée plus tôt cette année, et c'est cette combinaison de facteurs qui a mené à une diminution rapide de la réserve disponible d'eau potable. »

Durant l'année, les 2,3 millions de résidents du Grand Vancouver utilisent chaque jour, en moyenne, un peu plus d'un milliard de litres d'eau.

La consommation d'eau potable des résidents du Grand Vancouver.  (Source : Metro Vancouver)

La consommation d'eau potable des résidents du Grand Vancouver.

Photo : Benoit Clément/ICI Radio-Canada

Les résidents utilisent beaucoup plus d'eau pendant les mois les plus chauds, que ce soit pour le jardinage et les piscines, ou pour le lavage des voitures et des entrées de cour. La consommation d'eau augmente alors considérablement. Par exemple, elle a atteint en juin dernier 1,7 milliard de litres en une journée. Les restrictions d'utilisation de l'eau ont permis de diminuer à nouveau le niveau d'utilisation de l'eau, à 1,19 milliard.

  • Graphique de la consommation d’eau potable dans le Grand Vancouver
    Consommation d’eau potable dans le Grand Vancouver au 24 juillet, en milliard de litres par jour. (Source : Metro Vancouver) © Metro Vancouver

    Peut-on utiliser les réserves d'eaux souterraines ?

Les réserves d'eaux souterraines en Colombie-Britannique ont soulevé beaucoup de controverse en cette année de sécheresse. Des compagnies, comme le géant suisse Nestlé, puisent dans cette source d'eau douce pour l'embouteillage de millions de litres d'eau chaque année. De nombreux puits en zone rurale pompent également dans les réserves situées sous terre.

L'eau souterraine est celle qui s'écoule dans le sol et qui s'accumule jusqu'à des dizaines de mètres de profondeur. Le cycle de l'eau affecte aussi ces réserves, même si le cycle souterrain est beaucoup plus lent que celui de l'eau de surface. Généralement, les aquifères se régénèrent d'eux-mêmes.

Certaines entreprises puisent dans cette eau douce; c'est cas, par exemple, du terrain de golf Langara, à Vancouver. Le golf puise son eau directement dans le sous-sol, puisque cette eau n'est pas comptabilisée dans les ressources d'eau potable à la disposition de Metro Vancouver. Le terrain de golf n'est donc pas soumis aux mêmes mesures de conservation.

  • De l'eau souterraine comme eau potable, c'est possible ?

« Peut-être », semble être la meilleure réponse des experts. Le problème est que nous n'en savons pas suffisamment pour aller de l'avant avec l'extraction massive d'eau souterraine.

Nous n'avons pas les connaissances nécessaires. Nous n'avons pas étudié la géologie, les modèles, le lien entre l'eau souterraine et nos réserves d'eau de surface. Ce sera la première étape avant d'aller de l'avant avec l'extraction

Une citation de Steve Conrad, un professeur en Ressources et gestion de l'environnement, SFU

Steve Conrad, professeur de ressources et gestion de l'environnement à l'Université Simon Fraser, souligne qu'extraire l'eau souterraine pourrait provoquer l'effet inverse de celui escompté en asséchant plus rapidement les réservoirs en surface. Pour l'instant, seules certaines municipalités de la province utilisent cette eau souterraine, après avoir effectué des études approfondies sur la relation entre l'aquifère et l'eau de surface.

La nouvelle loi sur l'eau souterraine de la province qui entrera en vigueur en 2016 s'intéresse à ce besoin de mieux connaître ces réserves d'eaux souterraines. Elle pose un cadre légal et exige l'obtention d'un droit d'accès pour pouvoir puiser dans les réserves souterraines. La dernière législation sur l'eau adoptée en Colombie-Britannique est vieille de plus de 100 ans.

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