Un film sur les « messagers du vent » canadiens

Charles « Checker » Tomkins, un soldat cri pendant la Seconde Guerre mondiale
Photo : Fournie à ICI Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un documentaire sur un soldat autochtone de l'Alberta qui utilisait le Cri comme langage codé pendant la Seconde Guerre mondiale veut apporter davantage de reconnaissance aux « messagers du vent » canadiens.
Cree Code Talkers illustre le parcours de Charles « Checker » Tomkins, un ancien soldat originaire de Grouard, dans le nord de l'Alberta, mort en 2003. Ce film court d'une dizaine de minutes sera présenté l'an prochain dans des festivals de cinéma.
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« J'ai l'impression que beaucoup d'anciens combattants au Canada n'ont été pas été honorés, nulle part, par personne », a déploré Alexandra Lazarowich, la réalisatrice. « C'est une histoire importante à raconter », a-t-elle fait remarquer.
En 2002, un film hollywoodien racontait les exploits de soldats navajos américains pendant le conflit. Windtalkers : les messagers du vent montraient comment ces combattants utilisaient leur propre langage pour sécuriser les communications.
« Tout le monde connaît l'histoire des Navajos, mais nous avions nos propres gens de chez nous qui faisaient la même chose. Des Cris de l'Albera et de la Saskatchewan », a souligné Alexandra Lazarowich.

Scène de tournage du film Cree Code Talkers
Photo : ICI Radio-Canada
Le travail de Charles Tomkins était tellement secret que, même longtemps après la guerre, ses proches ignoraient son rôle.
Peu avant sa mort, l'ancien combattant a révélé certaines de ses tâches à sa famille. Il s'agissait, entre autres, de coder des chiffres, par exemple le nombre d'avions, a indiqué son frère, Smokey Tomkins.
« S'ils faisaient référence à un bombardier Mosquito, il fallait utiliser le mot sakimes, qui veut dire moustique en Cri », a-t-il expliqué.
Alexandra Lazarowich espère que son film permettra à Charles Tomkins d'être reconnu par le Canada, ou même par le Congrès des États-Unis. En 2001, le président George W. Bush avait remis à 29 Navajos la médaille d'or du Congrès, soit la plus haute distinction du gouvernement américain.