Dernier passage de Jean Doré à l'hôtel de ville de Montréal

Le hall de l'hôtel de ville de Montréal pour les obsèques de Jean Doré
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
L'ancien maire de Montréal Jean Doré a reçu un dernier hommage dans « sa » maison, l'hôtel de ville de Montréal, lors de ses funérailles officielles célébrées lundi matin en présence d'environ 300 personnes.
Le maire de Montréal, Denis Coderre, a ouvert la cérémonie en soulignant la contribution « historique » de son prédécesseur. « Ne pas reconnaître l'oeuvre de Jean Doré, c'est comme lire un livre d'histoire et sauter un chapitre », a-t-il affirmé.
Sa belle-fille Amélie Duceppe et sa fille Magali Doré ont prononcé des discours empreints d'émotion. Mme Doré, qui a dû s'arrêter à plusieurs reprises pour réprimer ses larmes, a rappelé les moments importants de la carrière de son père, qui a touché plusieurs domaines de sa vie, allant du journalisme au droit.
« Être sa fille, sa chouette, aura été un privilège », a-t-elle conclu avant d'éclater en sanglots.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, s'est souvenu lui aussi de son grand ami, avec qui il était d'ailleurs allé faire un voyage de pêche peu de temps avant son décès.
« Jean, t'es parti, mais tu resteras à tout jamais en nous. Comme tu me l'as si souvent dit : "Salut mon chum" »
Léa Cousineau, qui a été la première femme à être nommée présidente du comité exécutif de Montréal, a souligné la volonté de son ancien patron « de donner la plus grande des places aux femmes en politique ». Elle a rappelé que M. Doré était un « chef d'équipe » et pas un « one man show ». « Jean n'était pas lointain, imbu de l'importance de son poste. Il était très attentif. Il s'inquiétait de chacun d'entre nous », a-t-elle témoigné.
Pour sa part, l'architecte Phyllis Lambert a qualifié le passage à la mairie de M. Doré de véritable « révolution ». « J'ai du mal à penser aux projets actuels qui n'ont pas été entamés par Jean Doré », a-t-elle affirmé.

Résumé en images des funérailles de l'ancien maire de Montréal Jean Doré
L'ancien maire de Québec Jean-Paul L'Allier a quant à lui relevé les qualités de son ancien vis-à-vis à l'époque. M. L'Allier, qui a été à la tête de la ville de 1989 à 2005, dit s'être inspiré de l'approche de son homologue de Montréal.
« Il a choisi le leadership plutôt que l'autorité [...] Il y en a qui choisissent l'autorité. C'est facile, l'autorité. Il suffit d'avoir un bâton et de frapper. Mais le leadership, ça veut dire convaincre. »
Les chanteurs Michel Rivard et Marie-Denise Pelletier ont quant à eux livré des performances musicales. Le pianiste Oliver Jones a quant à lui interprété la célèbre What a Wonderful World, de Louis Armstrong.
Mis à part ces invités, la vice-première ministre du Québec, Lise Thériault, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, et le député fédéral Stéphane Dion étaient notamment présents. Les successeurs de M. Doré, Pierre Bourque, Gérald Tremblay et Laurent Blanchard ont aussi assisté à l'événement.
Les policiers et les pompiers, qui mènent des moyens de pression contre le gouvernement, arboraient leur uniforme règlementaire pour l'événement. Les policiers avaient annoncé qu'ils délaisseraient pour la cérémonie leurs pantalons de camouflage après avoir été fortement critiqués pour leur tenue lors des funérailles de l'ancien premier ministre Jacques Parizeau.
Les adieux du public
En fin de semaine, plus de 500 membres du public et des personnalités sont venus à l'hôtel de ville pour faire leurs adieux à celui qui a dirigé Montréal de 1986 à 1994. Le premier ministre Philippe Couillard et le maire de Montréal Denis Coderre s'étaient entre autres déplacés pour se recueillir devant sa dépouille.
Jean Doré a succombé la semaine dernière à un cancer du pancréas à l'âge de 70 ans.