Santé mentale : une mère dénonce l'emplacement du futur centre pour jeunes au N.-B.

Charlotte LeBlanc
Photo : Radio-Canada/Michel Nogue
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une mère de Shediac, au Nouveau-Brunswick, qui a vécu l'enfer lorsque son fils a souffert d'une maladie mentale, critique sévèrement la décision du gouvernement de construire à Campbellton le futur centre de traitement pour jeunes.
« La santé mentale des jeunes est importante pour moi parce que ce sont les jeunes mêmes qui ont toujours été importants dans ma vie », souligne Charlotte LeBlanc.
En 1997, son fils alors âgé de 23 ans reçoit un diagnostic de schizophrénie avec tendance bipolaire. « Il a décidé qu'y allait trouver une job à Toronto. Quand il était là, il m'appelait et il me disait : "Je vais me tuer, je vais me tuer, je vais me tuer" », souligne-t-elle.
Son fils reçoit alors des soins. Il est placé dans un foyer de groupe avant d'emménager dans son propre logement. Tout au long de cette épreuve, Mme LeBlanc se sent bien seule. « C'est que dans le temps, il n'y avait aucun suivi avec une personne qui avait des problèmes sévères comme mon fils à part le psychiatre une fois par mois. Il fallait que la famille se débrouille », dit-elle.
Charlotte LeBlanc dénonce la décision du gouvernement du Nouveau-Brunswick d'établir un centre de traitement pour jeunes à Campbellton. Selon elle, cet emplacement loin des trois plus grandes villes de la province éloignera les jeunes patients de leur famille. De plus, la présence à Campbellton du Centre hospitalier Restigouche, où sont soignés des adultes, ne la rassure pas.
« On parle d'un jeune qui devrait avoir une approche totalement différente, totalement plus douce, totalement plus holistique qu'avec un adulte », affirme Mme LeBlanc.
Situer ça à Campbellton, bien sûr, c'est évident que ça été une décision très politique.

Mike McKee, juge à la retraite
Photo : Radio-Canada/Michel Nogue
Le juge à la retraite Mike McKee a recommandé en 2009 une refonte des services de santé mentale au Nouveau-Brunswick.
Il aurait aussi souhaité que le nouveau centre pour jeunes soit situé dans une plus grande ville.
« À Halifax, l'Hôpital IWK ne fait pas partie de l'Hôpital Queen Elizabeth. Ce sont deux centres tout à fait séparés parce que les attitudes sont différentes, les approches sont différentes. On parle de jeunes, on parle d'adultes », explique M. McKee.
C'est une décision politique pour créer des jobs parce qu'il n'y a pas grands jobs dans le nord de la province.
Il y a quatre ans, Mme LeBlanc a publié un livre dans lequel elle raconte la maladie de son fils. « Écrire ce livre a été non seulement une thérapie pour moi parce que j'ai réalisé ce que je n'avais pas laissé aller », dit-elle.
La vie est plus calme aujourd'hui pour cette mère. Son fils, qui est maintenant âgé de 40 ans, est marié, et il ne prend plus de médicaments.