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Le PQ dénonce le retour des « primes Bolduc »

Yves Bolduc, Philippe Couillard et Gaétan Barrette en campagne électorale, en mars 2014

Yves Bolduc, Philippe Couillard et Gaétan Barrette en campagne électorale, en mars 2014

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Radio-Canada

L'entente, conclue en début de semaine entre le ministre de la Santé Gaétan Barrette et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), contenait une clause qui est passée inaperçue. Selon la porte-parole en matière de Santé, Diane Lamarre, elle consacre le retour de la « prime Bolduc », ce que nie le ministre Barrette.

Ces primes, instaurées par l'ex-ministre de la Santé Yves Bolduc (2008-2012), avaient provoqué à l'époque une vive polémique. Le ministre Bolduc, qui espérait ainsi inciter les médecins de famille à accepter plus de nouveaux patients, en avait lui-même profité.

Retourné à la pratique médicale à temps partiel après que le PLQ ait été chassé du pouvoir par le PQ de Pauline Marois, Yves Bolduc avait pris sous son aile 1500 patients sans médecin de famille, pour lesquels il avait reçu 215 000 $ en primes.

Puis, en juillet 2014, devenu ministre de l'Éducation, il avait consenti à rembourser 27 000$ à la régie de l'assurance-maladie, soit la moitié des primes reçues pour 400 de ces 1500 patients qu'il s'était engagé à suivre et pour lesquels il n'avait pas pu respecter la durée minimale de prise en charge pour bénéficier de l'incitatif. Il avait aussi versé 28 000$ à des organismes de charité.

Talonné par l'opposition, qui réclamait d'Yves Bolduc qu'il rembourse la totalité de la somme, le gouvernement Couillard avait promis d'abolir ces primes.

Or, selon le PQ, elles refont maintenant surface grâce à l'article 24 de l'entente conclue en début de semaine entre le gouvernement et la FMOQ.

Des sommes qui sont « remaniées », dit Gaétan Barrette

« Ce n'est pas le retour des primes », a cependant assuré le ministre de la Santé du Québec, en entrevue à ICI RDI.

En fait, a-t-il expliqué, « on prend le montant qui était dans ces primes-là, qui sont maintenant abolies, et on le remanie pour les médecins qui vont s'engager dans la réforme que l'on met de l'avant et qui vont prendre des patients en charge [...] ». La mesure coûtera 26 millions de dollars au gouvernement.

En vertu de l'entente, précise Gaétan Barrette, « les patients doivent être pris en charge en dedans de 30 jours ». Le patient ne verra pas forcément un médecin par la suite, ajoute le ministre en substance, mais une infirmière, un pharmacien ou encore un diététiste, selon les besoins.

Les médecins s'engagent, et c'est ce qui est historique, à inscrire la population qui en a besoin, et ils s'engagent à les voir. [...] C'est le même argent qu'avant, sauf qu'avant il était donné sans égard à la prise en charge. 

Une citation de Gaétan Barrette, le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec

Il est à noter que le gouvernement accordait déjà aux omnipraticiens un montant supplémentaire pour les premières visites destinées à la prise en charge d'un patient. Ce qui leur sera dorénavant versé constitue donc un nouveau supplément qui s'ajoute au premier. Le ministre Barrette affirme que les montants de ce nouveau supplément « ne sont pas encore définis ».

La porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Diane Lamarre.

La porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Diane Lamarre.

Mais selon Diane Lamarre, « de toute évidence, le ministre a plié ».

Pourquoi au Québec a-t-on besoin de donner de l'argent pour s'inscrire auprès d'un médecin?

Une citation de Diane Lamarre, critique du Parti québécois en matière de santé

Diane Lamarre affirme que si le gouvernement a des primes, ou des bonus à donner, il faut qu'ils soient versés de manière à ce que les gens puissent voir un médecin lorsqu'ils sont malades, les soirs ou la fin de semaine.

« Il y a plein de gens qui sont aux urgences actuellement alors qu'ils sont pourtant inscrits auprès d'un médecin, déplore-t-elle. Le problème est qu'ils ne réussissent pas à le voir quand ils sont malades. »

L'entente conclue lundi dernier entre le gouvernement et la FMOQ prévoit des changements dans la gestion des groupes de médecine de famille qui feront en sorte, promet M.Barrette, que les Québécois qui le désirent auront un médecin de famille au tournant de 2018.

Avec les informations de Sébastien Bovet

Avec les informations de La Presse canadienne

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