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La panic érigé pour remplacer la paille de blé?

Le panic érigé est plus lourd que la paille, mais absorbant et plus facile à manipuler.

Le panic érigé est plus lourd que la paille, mais absorbant et plus facile à manipuler.

Photo : Radio-Canada/Andréanne Baribeau

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Confrontés à une pénurie de paille de blé, des fermiers ontariens se tournent vers une herbe peu connue, mais qui gagne tranquillement en popularité. Le panic érigé, une vivace indigène, peut servir de litière dans les granges. La plante a aussi plusieurs débouchés industriels, dont certains espèrent bien tirer profit.

Un texte d’ Andréanne BaribeauTwitterCourriel

Depuis trois ans, Rodolphe Zubler remplace graduellement la paille par du panic érigé. Il s'en sert comme litière pour ses quelque 200 vaches dans sa ferme de Ridgetown dans le sud-ouest ontarien.

Étant plus lourd que de la paille, le matériel est plus facile à manipuler et plus absorbant, explique le fermier. Le panic a aussi l'avantage de pousser dans des sols de moins bonne qualité. C'est même rendu une alternative abordable à la paille de blé, qui, depuis deux ans, connaît de mauvais rendements en Ontario, en raison d'automnes pluvieux et d'hivers trop rigoureux. La paille est rendue tellement rare, explique M. Zubler, que les fermiers doivent en faire venir des prairies.

« Je pense que la culture de panic présente une voie intéressante d'avenir, autant pour moi comme utilisateur, que pour des gens avec des terres de seconde classe un peu moins performante. »

— Une citation de  L'éleveur Rodolphe Zubler
Un veau sur du panic érigé, une vivace indigène, qui remplace la paille de blé comme litière dans les granges.
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Un veau sur du panic érigé, une vivace indigène, qui remplace la paille de blé comme litière dans les granges.

Photo : Radio-Canada/Andréanne Baribeau

Sa ferme laitière biologique l'oblige à utiliser une litière qui n'a pas été traitée par des fongicides, un critère de plus en plus rare dans la paille de blé. Le panic, qui demande moins d'entretien, devient donc une option idéale, selon M. Zubler.

Il achète son panic d'un producteur ontarien, mais les stocks sont limités, puisque sa culture demeure marginale. Certains estiment à 2 000 hectares la production ontarienne totale de panic érigé. M. Zubler compte donc commencer à en cultiver lui-même cette année. Il vise l'autosuffisance, mais pense aussi aux autres débouchés potentiels dont il pourrait éventuellement profiter.

(Cliquez ici pour écouter l'entrevue avec Rodolphe Zubler sur un appareil mobile) (Nouvelle fenêtre)

Les nombreux visages du panic érigé

Le panic offre en effet un haut rendement de biomasse. Urs Eggimann, vice-président de la Coopérative des producteurs de biomasse de l'Ontario, explique qu'on peut l'utiliser dans une variété de domaines, que ce soit dans l'isolation, dans la confection de plastique pour l'industrie automobile ou comme paillis pour les fraisiers.

M. Eggimann, qui fait lui-même pousser du panic à Owen Sound, s'attend à ce que la demande explose au cours des prochaines années. Sa coopérative encourage donc les producteurs à en semer une petite quantité maintenant, question de se familiariser avec cette plante.

« Les fermiers peuvent ainsi gagner de l'expérience à planter le panic érigé, explique-t-il. On aura donc plus de chance de motiver l'industrie à l'utiliser comme source de biomasse. »

L'industrie a déjà commencé à manifester son intérêt dans cette herbe, note Doug Young, chercheur à l'Université de Guelph. Son équipe étudie le panic érigé depuis 2008. « On en est au début du processus de commercialisation, dit-il, mais certaines compagnies ont déjà commencé à l'utiliser. »

Le seul désavantage à cette culture, selon lui, c'est le temps qu'elle prend avant d'atteindre sa pleine capacité. Un champ peut prendre de 3 à 4 ans avant d'être bien établi, mais une fois cette étape franchie, il peut produire jusqu'à 4 tonnes et demie de panic par acre.

Le panic se vend entre 7 et 10 cents la livre. Il est fauché à l'automne et laissé sur le champ pendant l'hiver, pour être ramassé au printemps. Les experts vantent aussi sa haute capacité à fixer le dioxyde de carbone et à régénérer les sols.

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