Victor Poirier : un risque élevé de violence envers une partenaire

Photo de Victor Poirier qui remonte à une dizaines d'années.
Photo : ICI Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des décisions rendues en 2008 et 2009 par la Commission des libérations conditionnelles font état de la propension pour la violence conjugale et de risques modérés à élevés que présente Victor Poirier, l'homme accusé de voies de fait contre Chantal Demers.
En 2008 et 2009, la Commission des libérations conditionnelles s'était penchée sur la libération d'office accordée à Victor Poirier au deux tiers de la peine de cinq ans qu'il purgeait depuis 2006 dans un pénitencier fédéral pour une affaire et d'agression sexuelle envers son ex-conjointe, Sylvie Poulin.
La Commission des libérations conditionnelles avait alors statué que Victor Poirier présentait un risque important de récidive et n'avait pas fait de progrès sur les facteurs contribuant à sa criminalité en matière de violence conjugale.
« Votre criminalité officielle est constante, récurrente et polymorphe. La Commission constate que votre propension marquée pour la violence conjugale, démontrée par votre historique criminel, n'a pas fait l'objet d'un travail de réflexion de votre part. [...] Vous êtes décrit comme une personne rancunière et vous n'hésitez pas à utiliser des armes pour faire peur et obtenir ce que vous désirez. Compte tenu de ces éléments et du comportement que vous avez eu lors de votre libération d'office, la Commission vous impose une condition d'assignation à résidence parce qu'elle est convaincue que la perpétration par vous d'une infraction [...], avant l'expiration légale de votre peine, présentera un risque inacceptable pour la société », avait écrit la Commission dans un jugement de 2009.
Puisque selon la loi, Victor Poirier devait être remis en liberté sous surveillance pour le reste de sa peine, la Commission lui avait imposé des conditions spéciales, dont l'assignation à résidence et l'obligation de compléter un programme relié à son problème de violence conjugale.
Victor Poirier ne figurait pas comme un danger immédiat et ne présentait pas aux yeux du service correctionnel un risque de récidive assez grand pendant sa libération d'office pour qu'il purge le reste de sa peine au pénitencier.
Toutefois, malgré les risques de violence conjugale documentés dans la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, les risques de récidive 6 ans plus tard n'ont pas été réduits, mentionne le criminologue Jean-Claude Bernheim.
« Le problème est que M. Poirier ne voulait pas participer au programme, que la peine qui lui était imposée en 2006 était terminée, donc il était libre de ses mouvements.[...] Comment ça se fait qu'il n'y a pas en amont pendant qu'il était incarcéré, pendant qu'il est entre les mains du système, des moyens de faire en sorte que l'on porte une attention beaucoup plus précise sur son cas et qu'on puisse agir? », soulève Me Bernheim.
Pour Jean-Claude Bernheim, le cas de Victor Poirier incarne les effets nocifs de la surpopulation carcérale.
Samedi dernier, Victor Poirier a été accusé de voies de fait causant des lésions corporelles contre Chantal Demers, retrouvée morte dans un boisé à Saint-Raymond dans Portneuf.
L'homme de 47 ans était de retour en cour jeudi pour son enquête sur remise en liberté. Toutefois, l'audience a été reportée au 3 juin et Victor Poirier restera incarcéré d'ici là.