Privatisation d'Hydro One : la vérificatrice et l'ombudsman tirent la sonnette d'alarme

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Six fonctionnaires indépendants de l'Assemblée législative de l'Ontario dénoncent la perte de leur droit de regard sur les finances d'Hydro One qui accompagnerait la privatisation du distributeur d'électricité.
Les libéraux ont confirmé dans le dernier budget, en avril, leur plan de vendre 60 % d'Hydro One. Cette privatisation générerait des profits de 4 milliards de dollars qui seraient réinvestis dans les infrastructures.
Toutefois, dans une déclaration extraordinaire, la vérificatrice générale, l'ombudsman provincial, le commissaire à l'information et à la protection de la vie privée, le commissaire à l'intégrité, le directeur de la responsabilité financière et le commissaire aux services en français joignent leur voix pour s'opposer au projet dans sa forme actuelle.
Selon eux, la privatisation, telle que décrite dans le projet de loi sur le budget, « réduira la portée des examens pouvant être réalisés au nom de la population de la province ».
Parmi les conséquences notées par les fonctionnaires indépendants :
- La vérificatrice générale ne pourrait pas mener de vérification de rendement d'Hydro One ou de ses filiales.
- L'ombudsman n'aurait pas le pouvoir d'enquêter sur les plaintes du public au sujet d'Hydro One ou de ses filiales.
- Le commissaire à l'information et à la protection de la vie privée ne pourrait plus superviser le droit d'accès aux dossiers tenus par Hydro One.
- Le directeur de la responsabilité financière ne pourrait plus examiner les répercussions des opérations prévues par Hydro One sur les consommateurs ou l'économie.
- Le commissaire à l'intégrité ne pourrait plus examiner les demandes de remboursement des frais d'Hydro One.
- Le commissaire aux services en français demeure inquiet du fait qu'Hydro One et ses filiales ne soient jamais assujetties à la Loi sur les services en français.
Les libéraux, pour leur part, assurent que le gouvernement, qui garderait 40 % des actions d'Hydro One, demeurerait son actionnaire principal, étant donné qu'aucun autre ne pourrait posséder plus de 10 % des actions. Par ailleurs, la Commission provinciale de l'énergie continuerait à régir l'augmentation des tarifs de distribution.
Les partis d'opposition affirment, au contraire, que le plan libéral mènerait à une perte de contrôle et à une flambée des tarifs.