La sécurité à l'hôtel de ville complice de frasques de Rob Ford

Un agent de sécurité ouvre la voie à l'ex-maire Rob Ford face à une meute de journalistes (archives).
Les agents de sécurité de l'hôtel de ville de Toronto ont caché des frasques de Rob Ford alors qu'il était maire, rapporte l'ombudsman municipal.
Dans son rapport publié jeudi, Fiona Crean cite l'exemple de la Saint-Patrick en 2012.
M. Ford s'est alors pointé à l'hôtel de ville en compagnie d'une femme et d'un ami. Un agent de sécurité a constaté que l'ex-maire était « très intoxiqué et qu'il titubait ». L'employé qui l'a vu a écrit un courriel à ses superviseurs, mais il n'a pas rempli un rapport en bonne et due forme, contrairement aux politiques municipales.
L'ombudsman ajoute que la sécurité a aidé l'ancien maire à deux reprises à éviter les journalistes en lui permettant de quitter le stationnement souterrain de l'hôtel de ville par une entrée pour les employés, plutôt qu'une sortie. Un agent a même couvert l'objectif d'une caméra de surveillance à une reprise, alors que M. Ford, « vraisemblablement intoxiqué » peinait à marcher jusqu'à son véhicule.
Le bureau de l'ancien maire demandait par ailleurs qu'un agent de sécurité en particulier soit assigné à sa protection, et qu'il devienne son « garde du corps ». La direction de la sécurité « ne voulait pas dire non » à l'ex-maire, selon l'ombudsman.
« Il y avait un déséquilibre du pouvoir [entre Rob Ford et les agents de sécurité]. »
Son rapport traite aussi d'une réunion du conseil municipal en novembre 2013, à l'époque du scandale du crack, durant laquelle est survenue une confrontation entre des membres du public et Rob Ford. Ce dernier a renversé au sol une conseillère municipale dans la mêlée. Selon l'ombudsman, la sécurité est « restée immobile sans intervenir ».
Réactions
L'ombudsman recommande entre autres plus de formation pour les agents de sécurité et une meilleure définition des rôles, pour s'assurer que les employés suivent les directives de leurs superviseurs et non pas des élus.
Dans une lettre incluse dans le rapport, le directeur municipal Joe Pennachetti dit appuyer les recommandations et promet d'aider à les mettre en place.
De son côté, Rob Ford, maintenant conseiller municipal, affirme que plusieurs des conclusions de l'ombudsman sont « subjectives » et ne sont « pas fondées sur des faits ».
« Des membres des médias agissaient de façon irrespectueuse et dangereuse. »
Selon Rob Ford, les hauts fonctionnaires l'ont laissé, lui et les agents de sécurité, se défendre « seuls ».
Il nie avoir formulé des demandes indues à la sécurité.