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Renverser l'alzheimer grâce à l'arginine?

Représentation d'un cerveau humain

Photo : iStockphoto

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La médecine sait depuis peu que bloquer chez des souris certaines cellules du système immunitaire cérébral qui détruisent l'arginine, un nutriment essentiel, empêche la formation de plaques de protéines dans le cerveau caractéristiques de l'alzheimer.

La Dre Carol Colton, professeure de neurologie à l'Université Duke, et ses collègues estiment que si la destruction de ce nutriment est centrale dans le mécanisme de la maladie, il serait possible de la bloquer et d'inverser la maladie.

Dans leurs travaux, la professeure Colton et son équipe ont utilisé des souris modifiées génétiquement pour que leur système immunitaire soit similaire à celui des humains.

Comparativement aux autres rongeurs utilisés pour simuler la maladie d'Alzheimer, ces souris ont aussi développé des plaques de bêta-amyloïde, de la dégénérescence neurofibrillaire et des pertes de neurones, en plus de montrer des changements de comportement comme une perte de la mémoire.

Ainsi, l'émergence graduelle de ces symptômes chez ces animaux a donné aux chercheurs la possibilité d'étudier leur cerveau pendant assez longtemps pour voir comment la maladie avait commencé.

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Le système immunitaire sous la loupe

En étudiant les anomalies du système immunitaire tout au long de la vie de ces rongeurs, les chercheurs ont constaté que certaines cellules clés du système immunitaire qui résident dans le cerveau et la moelle épinière, appelées microgliocytes, les premières à répondre à une infection, avaient commencé à se diviser et à changer tôt dans l'apparition de la maladie.

Ces microgliocytes ont produit une enzyme, l'arginase, destructrice de l'arginine, qui était fortement présente dans des régions du cerveau importantes pour la mémoire et aussi là où les neurones meurent en grande quantité.

Les chercheurs ont neutralisé l'arginase avec une molécule, un médicament expérimental anticancéreux appelé DFMO, avant l'apparition des symptômes chez les souris. Ils ont pu constater une réduction des plaques développées dans leur cerveau ainsi que de meilleures performances aux tests de mémoire.

« Tout ce que cela nous suggère, c'est qu'en bloquant ce processus de réduction de l'arginine, on peut protéger les souris au moins de la maladie d'Alzheimer. »

— Une citation de  Dr Matthew Kan, Université Duke

La molécule DFMO fait l'objet d'essais cliniques chez des humains pour traiter certains cancers, mais n'a jamais été évaluée comme thérapie contre l'alzheimer.

L'équipe américaine a commencé à étudier chez des souris les effets de ce traitement après l'apparition des symptômes d'alzheimer pour voir s'il peut les inverser.

Pour le moment, la Dre Colton déconseille au public de consommer plus d'arginine ou de prendre des compléments diététiques, notamment en raison du fait que le cerveau est protégé par une barrière protectrice de vaisseaux sanguins et de cellules qui détermine la quantité d'arginine pouvant y pénétrer.

L'arginine est un acide aminé servant à produire des protéines. Cette substance essentielle pour l'organisme se trouve naturellement dans la viande rouge, la volaille, le poisson et les produits laitiers.

Le détail de ces travaux est publié dans le Journal of Neuroscience.

Alzheimer : l'histoire derrière le nom

Le neurologue et psychiatre allemand Aloïs Alzheimer décrivait il y a 107 ans ce qui constitue la base de nos connaissances sur la maladie qui porte aujourd'hui son nom.

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