« L'improvisation » dans l'abolition des agences de santé dénoncée

Ann Gingras, présidente du conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN
À deux jours de l'entrée en vigueur de la Loi 10, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce « l'improvisation » qui entoure l'abolition des agences régionales de santé. Des centaines de travailleurs ne connaissent pas encore leur sort. Dans Chaudière-Appalaches, une quarantaine de personnes vont perdre leur emploi.
Dans l'ensemble de la province, la CSN estime que 30 % des 850 employés des agences vont soit perdre leur emploi, soit être transférés dans un autre établissement, sans savoir encore quelles fonctions ils occuperont.
« Ce qu'on constate, c'est une improvisation totale. (...) Le ministre a concocté une loi et un plan de match qu'il n'a pas partagé avec les directions d'établissement. Le guide d'interprétation de loi, les intentions du ministre, l'organigramme n'ont pas été transférés. Ça n'a aucun bon sens », dénonce Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnels de la CSN.
Pertes d'emploi dans Chaudière-Appalaches
À l'Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, la CSN affirme que 44 des 121 employés seront congédiés.
Les autres travailleurs ont appris il y a une semaine qu'ils ne seraient pas transférés dans le nouveau Centre intégré de santé et de services sociaux qui remplacera l'Agence de santé.
« Lundi dernier, ils ont su qu'ils ne seraient plus transférés. On est à une semaine de l'application de la Loi 10. Ils vont devoir appliquer sur des postes qui seront rendus disponibles pour eux », déplore Ann Gingras, présidente du conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN.
Le personnel de la santé publique sera déplacé à Montmagny ou à Lévis en attendant de connaître quels postes seront abolis. Selon Ann Gingras, 80 % des emplois dans ce secteur seront coupés.
« Juste au niveau de la santé publique, pour Chaudière-Appalaches, c'est une compression de 1 344 000 dollars supplémentaires à ce qui était prévu. Et ça, c'est avant le budget de jeudi dernier », souligne Ann Gingras.
Le budget Leitao, qui prévoit une croissance des dépenses de seulement 1,4 % en santé au cours de la prochaine année, fait craindre d'autres compressions.
La CSN estime par ailleurs que les patients subiront aussi les conséquences de cette restructuration dès le printemps, puisque plusieurs postes de professionnels qui œuvrent en prévention vont disparaître.
La Loi 10 en bref :
• Création des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), qui chapeauteront tout le réseau, à raison d'un CISSS pour chacune des 16 régions sociosanitaires du Québec, exception faite de Montréal, qui en aura 5;
• Abolition des 18 agences de santé et de services sociaux de la province;
• Fusion des 182 centres de santé et de services sociaux (CSSS) qui ne seront plus que 33
• Diminution du nombre de conseils d'administration.