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Soumia Allalou affirme ne pas avoir demandé d'accommodement raisonnable à l'Université McGill

Salle de sport de l'Université McGill

Salle de sport de l'Université McGill

Photo : McGill University

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Soumia Allalou a le sentiment de n'avoir pas été bien comprise par la direction de l'Université McGill lorsqu'elle a demandé que le centre sportif de l'établissement offre des plages horaires réservées uniquement aux femmes. L'Université McGill a refusé catégoriquement d'accéder à sa demande.

L'étudiante de 23 ans, qui est musulmane, affirme que la direction de l'Université a interprété sa requête comme s'il s'agissait d'un accommodement raisonnable. Or, soutient Mme Allalou, ce n'est pas le cas.

Elle assure vouloir utiliser le gym en compagnie de femmes seulement parce que cette situation lui conviendrait davantage. « Pour être tout à fait honnête, on ne m'a jamais approchée pour savoir qu'il s'agissait, en fait, d'un enjeu strictement féminin », dit Mme Allalou, qui considère que l'Université McGill s'est plutôt fait une idée à partir de ce que les médias ont véhiculé sur cette histoire.

Dans un communiqué, l'Université explique avoir pris le temps d'y réfléchir : « l'Université n'est pas en faveur de la ségrégation de ses services », mais elle précise que « McGill est une communauté où toute forme de diversité est célébrée et encouragée ».

Le sujet a divisé la communauté universitaire de McGill pendant plusieurs jours. Au début du mois, Soumia Allalou avait expliqué, dans le cadre d'une entrevue accordée au réseau anglais de Radio-Canada, qu'elle préférait faire de l'exercice dans un environnement uniquement féminin ».

« Je pense que les femmes ont plusieurs raisons de vouloir faire du sport avec seulement des femmes. Elles peuvent se sentir plus à l'aise, elles peuvent avoir eu de mauvaises expériences dans le passé, elles peuvent avoir moins accès aux machines. Beaucoup de femmes me disent qu'elles se sentent intimidées dans la section des poids »

— Une citation de  Soumia Allalou
Soumia Allalou étudie en 2e année de droit à l'Université McGill.
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Soumia Allalou étudie en 2e année de Droit à l'Université McGill

Une pétition a circulé sur le campus pour s'opposer à cette demande jugée déraisonnable. On peut y lire : « Tous les étudiants de McGill devraient être traités également. Des droits exclusifs pour le gym ne devraient pas être accordés à des groupes démographiques spécifiques. Les femmes qui refusent d'utiliser le gym quand des hommes s'y trouvent doivent assumer leur choix ».

L'Association étudiante de l'Université McGill a pris parti pour l'étudiante. Dans un communiqué publié mercredi, la vice-présidente Claire Stewart-Kanigan écrivait : « c'est mon travail de guider, soutenir et représenter un étudiant dans ses efforts pour faire valoir ses droits auprès de l'Université ». L'Association étudiante a en outre proposé de laisser le gym aux femmes 3 heures par semaine, à raison de trois plages horaires d'une heure.

Le vice-principal adjoint, Ollivier Dyens, explique en ces termes pourquoi l'Université n'a pas retenu cette suggestion : « Écoutez, c'est trois heures où il y aura une ségrégation puisqu'il y aura la moitié de la population qui ne pourra pas y entrer. Mais, plus fondamental que ça, pour nous, c'est une question de principe. Nous sommes une institution laïque, nous sommes une institution mixte et tout ce que nous faisons repose sur ces principes-là ».

Déjà des horaires pour les femmes ailleurs

L'étudiante a bénéficié du soutien d'un autre étudiant en droit, Raymond Graton, qui lui aussi réclame des horaires spécifiques pour les femmes. Soumia Allalou et Raymond Graton font valoir que l'Université McGill offre déjà des heures de piscine pour femmes seulement.

L'établissement s'explique sur cette apparence de paradoxe comme suit : « Nous pensons que la piscine est un cas légèrement différent parce que les gens portent des maillots de bain et nous pensons que ça rend les choses légèrement différentes », d'affirmer M. Dyens.

Au moins une installation sportive publique de Montréal offre également des plages horaires pour les femmes. C'est le cas d'une piscine de l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Les hommes ne peuvent pas y nager le mercredi de 15 h à 15 h 55 et le samedi de 16 h à 16 h 55.

La piscine Saint-Roch de l'avenue Ball dans Parc-Extension offre deux plages horaires pour filles et femmes uniquement.
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La piscine Saint-Roch de l'avenue Ball dans Parc-Extension offre deux plages horaires pour filles et femmes uniquement

Photo : Thomas Gerbet

Avec les informations de René Saint-Louis et de Thomas Gerbet

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