Hydro-Québec hausse ses tarifs en dépit de recettes records

Plusieurs personnes se sont inquiétées de l'installation par Hydro-Québec de compteurs-émetteurs de radiofréquences.
Photo : Radio-Canada/Francis Labbé
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le compteur continue de tourner pour les clients résidentiels d'Hydro-Québec, qui verront leur compte d'électricité augmenter de 2,9 % à compter du 1er avril prochain. La Régie de l'énergie a autorisé la société d'État à procéder à cette hausse de tarifs, alors qu'Hydro-Québec souhaitait augmenter ses tarifs résidentiels de 3,9 %.
L'augmentation devrait faire grimper la facture annuelle d'une famille qui chauffe sa résidence à l'électricité de 44 $ par année, selon la Régie de l'énergie.
La Régie de l'énergie justifie cette hausse de tarifs par l'augmentation des coûts d'achat de l'énergie éolienne. « Ces nouveaux approvisionnements contribuent à l'augmentation tarifaire pour environ 2,1 % sur les 2,9 % autorisés par la Régie », explique le rapport de 260 pages de la régie.
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L'an dernier, Hydro-Québec avait obtenu la permission de hausser ses tarifs de 4,3 %, après avoir réclamé une hausse de 5,8 % à la Régie de l'énergie.
L'annonce de cette nouvelle hausse intervient au moment où la société d'État vient d'annoncer des profits records de 3,38 milliards de dollars pour l'année 2014.
Ces profits permettront à la société de verser des dividendes – tout aussi records que ses profits – de 2,53 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement québécois.

Un total astronomique
Le porte-parole de l'organisme Option consommateurs Olivier Bourgeois reconnaît qu'il s'agit d'une « petite augmentation » pour le secteur résidentiel, mais il précise qu'elle s'ajoute à celles décrétées dans le passé.
Lorsque l'on fait le total des augmentations, les chiffres deviennent astronomiques.
La somme des augmentations consenties à Hydro-Québec depuis 2004 atteignent 28,9 %, selon Option consommateurs. M. Bourgeois rappelle qu'en 2014, il y avait eu quelque 70 000 débranchements en raison de défauts de paiement.
« On risque de voir en 2015 une année encore plus importante, estime-t-il. Hydro-Québec devra mettre en place un nouveau système pour traiter les gens qui ne peuvent pas payer ».
De son côté, l'Union des consommateurs estime que Québec devrait plutôt miser sur les ministères voués au développement économique, si son but, en demandant à Hydro-Québec d'acheter de l'éolien, est de faire du développement en région.
« On comprend que le gouvernement émet des décrets pour inciter Hydro-Québec Distribution à acheter de l'énergie renouvelable auprès de producteurs privés. Cependant, c'est une façon d'utiliser les tarifs d'électricité pour faire du développement économique en région », estime l'analyste en énergie Vivane de Tilly. Or. ajoute-t-elle, « ce développement là devrait se faire à partir des budgets des ministères concernés par le développement économique. Et non à partir des tarifs d'électricité. »
Sur la scène politique, la CAQ dénonce quant à elle que le gouvernement n'ait pas limité la hausse des tarifs.
Le député Gérard Deltell trouve anormal que la hausse de 2,9 % dépasse le taux d'inflation de 1,5 %. « Les tarifs augmentent plus rapidement que le coût de la vie, pour une deuxième année consécutive.
C'est donc au pouvoir d'achat des Québécois que s'attaquent les libéraux, à nouveau, en plus de renier une promesse faite par le premier ministre en personne, il y a tout juste un an », dit M. Deltell.
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Avec les informations de La Presse canadienne